Le nombre de chômeurs a de nouveau fortement augmenté le mois dernier. Il y a désormais 3.626.500 demandeurs d’emploi en France et les perspectives demeurent très sombres.
Le nombre de chômeurs a de nouveau fortement augmenté le mois dernier.
Il y a désormais 3.626.500 demandeurs d’emploi en France et les perspectives demeurent très sombres ; l’UNEDIC estime, par exemple, qu’il est très peu probable que la tendance s’inverse d’ici 2017.
Noyée dans une actualité très riche, la publication de ces chiffres a été très peu commentée.
Comme si la hausse du chômage était devenue une fatalité.
L’origine du problème est pourtant connue.
Depuis trente ans, notre pays a perdu plus de deux millions d’emplois industriels.
La mise en concurrence des travailleurs du monde entier a laminé notre industrie tout en condamnant au chômage des millions de Français.
Désindustrialisation et chômage sont donc étroitement liés.
Si ce diagnostic est partagé, les opinions divergent quant à la marche à suivre afin de ragaillardir notre économie.
Les tenants du libéralisme économique mettent principalement en accusation le coût du travail.
Leur argumentaire est bien rodé : dans un monde ouvert, notre pays est contraint d’être « compétitif » ; pour ce faire, le rôle de l’État se restreint alors à la mise en place d’un cadre réglementaire et fiscal susceptible d’attirer des entreprises et des capitaux.
C’est cette orientation politique que le gouvernement a retenue : son pacte de responsabilité, qui prévoit notamment la baisse des cotisations patronales, a pour dessein d’inciter les entreprises à embaucher.
Cette politique se heurte cependant à un écueil considérable : le niveau des salaires en France est trop élevé pour que notre économie puisse être compétitive.
La logique libérale exige de s’aligner sur le moins-disant social venu de l’étranger, faute de quoi les entreprises mondialisées estimeront toujours que l’herbe est plus verte ailleurs.
C’est pourquoi l’ancien directeur de l’OMC Pascal Lamy ou le patron du MEDEF Pierre Gattaz réclament la disparition du SMIC, au mépris de toute considération sociale.
Mais les Français ne sont pas de cet avis ; ils demeurent très attachés à l’idée qu’un salarié doit vivre décemment de son travail, et n’entendent pas que leur niveau de vie se dégrade encore davantage.
Le gouvernement ne peut donc pas imposer la baisse des salaires, sous peine de provoquer une explosion sociale.
Ainsi, la situation est bloquée.
La doxa économique libérale cantonne l’action de l’État à la réduction des coûts pour les entreprises. Mais le gouvernement est dans l’incapacité d’aller au bout de cette logique.
Il n’y a d’issue que dans la rupture avec ce modèle qui corsète l’action publique.
Certes, les charges patronales sont trop élevées ; mais il y a bien d’autres leviers à utiliser.
Ainsi, à rebours de cette idéologie qui voudrait que le marché gouverne et l’État s’efface, nombre de pays – en Asie, en Amérique du Sud et même, dans une certaine mesure, les États-Unis – conçoivent la mondialisation comme une compétition dans laquelle les frontières, la monnaie ou l’intervention de l’État sont des armes performantes.
On constate, d’ailleurs, que les économies soutenues par une politique protectionniste – c’est-à-dire utilisant ces armes au service des intérêts nationaux – sont en général plus florissantes que la nôtre.
Cette réalité est tristement paradoxale pour la France.
Pendant des siècles, notre modèle colbertiste a, justement, reposé sur la puissante action de l’État.
Mais égarés dans un libéralisme économique contre-nature, nous avons délaissé ce qui faisait notre force.
C’est d’autant plus regrettable que ce modèle, sorte de capitalisme strictement encadré par l’État, est la recette gagnante de la mondialisation.
Il y a désormais 3.626.500 demandeurs d’emploi en France et les perspectives demeurent très sombres ; l’UNEDIC estime, par exemple, qu’il est très peu probable que la tendance s’inverse d’ici 2017.
Noyée dans une actualité très riche, la publication de ces chiffres a été très peu commentée.
Comme si la hausse du chômage était devenue une fatalité.
L’origine du problème est pourtant connue.
Depuis trente ans, notre pays a perdu plus de deux millions d’emplois industriels.
La mise en concurrence des travailleurs du monde entier a laminé notre industrie tout en condamnant au chômage des millions de Français.
Désindustrialisation et chômage sont donc étroitement liés.
Si ce diagnostic est partagé, les opinions divergent quant à la marche à suivre afin de ragaillardir notre économie.
Les tenants du libéralisme économique mettent principalement en accusation le coût du travail.
Leur argumentaire est bien rodé : dans un monde ouvert, notre pays est contraint d’être « compétitif » ; pour ce faire, le rôle de l’État se restreint alors à la mise en place d’un cadre réglementaire et fiscal susceptible d’attirer des entreprises et des capitaux.
C’est cette orientation politique que le gouvernement a retenue : son pacte de responsabilité, qui prévoit notamment la baisse des cotisations patronales, a pour dessein d’inciter les entreprises à embaucher.
Cette politique se heurte cependant à un écueil considérable : le niveau des salaires en France est trop élevé pour que notre économie puisse être compétitive.
La logique libérale exige de s’aligner sur le moins-disant social venu de l’étranger, faute de quoi les entreprises mondialisées estimeront toujours que l’herbe est plus verte ailleurs.
C’est pourquoi l’ancien directeur de l’OMC Pascal Lamy ou le patron du MEDEF Pierre Gattaz réclament la disparition du SMIC, au mépris de toute considération sociale.
Mais les Français ne sont pas de cet avis ; ils demeurent très attachés à l’idée qu’un salarié doit vivre décemment de son travail, et n’entendent pas que leur niveau de vie se dégrade encore davantage.
Le gouvernement ne peut donc pas imposer la baisse des salaires, sous peine de provoquer une explosion sociale.
Ainsi, la situation est bloquée.
La doxa économique libérale cantonne l’action de l’État à la réduction des coûts pour les entreprises. Mais le gouvernement est dans l’incapacité d’aller au bout de cette logique.
Il n’y a d’issue que dans la rupture avec ce modèle qui corsète l’action publique.
Certes, les charges patronales sont trop élevées ; mais il y a bien d’autres leviers à utiliser.
Ainsi, à rebours de cette idéologie qui voudrait que le marché gouverne et l’État s’efface, nombre de pays – en Asie, en Amérique du Sud et même, dans une certaine mesure, les États-Unis – conçoivent la mondialisation comme une compétition dans laquelle les frontières, la monnaie ou l’intervention de l’État sont des armes performantes.
On constate, d’ailleurs, que les économies soutenues par une politique protectionniste – c’est-à-dire utilisant ces armes au service des intérêts nationaux – sont en général plus florissantes que la nôtre.
Cette réalité est tristement paradoxale pour la France.
Pendant des siècles, notre modèle colbertiste a, justement, reposé sur la puissante action de l’État.
Mais égarés dans un libéralisme économique contre-nature, nous avons délaissé ce qui faisait notre force.
C’est d’autant plus regrettable que ce modèle, sorte de capitalisme strictement encadré par l’État, est la recette gagnante de la mondialisation.
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