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mercredi 11 juin 2014

BNP Paribas : l’Europe doit-elle combler la dette sociale des États-Unis ?


boulevard-voltaire-usa


Le 10 juin 2014

   
Ce qui est reproché à la BNP, c’est d’avoir financé des activités commerciales et des projets dans quelques pays non dénués d’atouts mais placés unilatéralement sous embargo par l’administration américaine.

Alors que s’estompent les flonflons de la célébration du “D-Day”, il faut rappeler que le général de Gaulle avait l’habitude de refuser de le commémorer.
 Et s’interroger sur les intentions actuelles de cet aréopage américain foulant le sol normand, se régalant de nos attentions et s’apprêtant à infliger une amende à BNP Paribas.
On entend déjà les discours déprimants mêlant des éléments de langage de droite et de gauche, alliés comme la carpe et le lapin dans la lutte contre le « grand capital », la « finance mondiale », communier dans la nécessité de sanctionner ces grands patrons de la haute finance, de les mettre à l’amende, de les exclure de leurs conseils d’administration.
Aujourd’hui, BNP Paribas, c’est la première banque de la zone euro, c’est la seule banque majeure à n’avoir enregistré aucun déficit depuis le début de la crise en 2008, et c’est une direction 100 % française, formée dans les plus grandes écoles de chez nous.
Ce qui est reproché à la BNP, c’est d’avoir financé des activités commerciales et des projets dans quelques pays non dénués d’atouts mais placés unilatéralement sous embargo par l’administration américaine.
La BNP n’est que la première de la liste.

Ensuite, ce sont les autres banques européennes majeures qui devront être également sanctionnées pour les mêmes faits, une par une : Deutsche Bank, UniCredit, Crédit agricole, Société générale.
 Au total, les amendes atteindront un montant cumulé de plusieurs dizaines de milliards d’euros.

Privées de leurs capitaux propres, ces banques vont restreindre drastiquement le financement de l’activité de leurs clients, licencier du personnel, fermer des filiales.

Qu’on ne nous parle pas d’indépendance de la justice aux États-Unis : le principal protagoniste du dossier – le ministre de la Justice – est nommé par Obama.
 Aux États-Unis comme en France, de nombreux réseaux parallèles existent, et dans la porosité qui les caractérise, ils peuvent véhiculer toutes sortes d’influences.

Qu’on n’évoque pas, non plus, les amendes infligées aux banques américaines impliquées dans les « subprimes », cette cavalerie financière sur le marché immobilier intérieur américain.
 Les autorités fédérales ont refinancé les banques américaines en leur demandant de racheter des établissements vérolés aux actifs pourris avant qu’ils ne disparaissent.
Les banques ont saisi en masse les logements des victimes de la crise, et ont vendu « à la casse ». Pour finir, la même autorité a poursuivi et condamné les banques pour ces faits de « subprimes ».
 On voit bien quel degré de cynisme anime les acteurs de la filière.
On peut cependant s’accorder à dire que ces milliards d’amendes ont financé une politique sociale fédérale pour les citoyens américains victimes de la crise.

L’Europe doit-elle contribuer à combler la dette sociale des États-Unis ?
Politiquement, c’est intenable, alors que le poids de notre propre dette est déjà insupportable.
Nous allons voir, dans les prochains jours, si le patriotisme économique est une posture pour couverture de magazines « people » ou une réelle ligne de conduite pour la France et l’Europe.

 S’il doit subsister une Union européenne, que ce soit d’abord dans l’esprit avant la lettre.

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