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lundi 16 septembre 2024

Remigration : avec 30.000 euros d’allocation retour, la Suède met le paquet


Johan Forssell, ministre suédois des Migrations. Capture d'écran © The Emirates News Agency (WAM) 
 
Johan Forssell, ministre suédois des Migrations. Capture d'écran © The Emirates News Agency (WAM)

 

 

Ce jeudi 12 septembre, la Suède pourrait avoir fait un pas de plus en matière de remigration. 

 

Le gouvernement suédois a proposé que l’aide de retour aux migrants soit revue à la hausse, pour atteindre 350.000 couronnes (soit environ 30.000 euros) en 2026.

L’annonce a été faite par le ministre des Migrations et de la Politique d’asile, Johan Forssell, qui a également déclaré : « Nous franchissons de nouvelles étapes dans la réorientation de la politique migratoire. » L’objectif d’une telle mesure est on ne peut plus claire : la Suède veut réduire l’immigration sur son sol. C’est d’ailleurs sur la base d’un programme de coalition avec les Démocrates de Suède que Ulf Kristersson, chef des Modérés, a été élu Premier ministre en octobre 2022.

Des mesures drastiques et incitatives…

Depuis cette date, une série de dispositions ont été prises : le regroupement familial a été restreint, le quota des réfugiés accueillis est passé de 6.400, en 2022, à 900, en 2024, le niveau minimum de salaire pour obtenir un permis de travail aux migrants extérieurs à l’Union européenne a été revu à la hausse, le titre de séjour permanent a été remplacé par un titre de séjour temporaire…

Résultat : en 2024, pour la première fois depuis plus de cinquante ans, le nombre d’immigrés devrait être inférieur au nombre d’émigrés en Suède, comme annoncé en août dernier par Maria Malmer Stenergard, alors ministre des Migrations.

Le pays d’Europe du Nord ne compte pas en rester là. Plus que de mettre un terme à sa « politique de la porte ouverte », il veut inciter les immigrés à regagner leur pays. L’allocation de retour mise en place en 1984 étant trop peu connue et d’un montant assez faible (10.000 couronnes, soit 880 euros pour un adulte ; 5.000 couronnes, soit 440 euros par enfant et au maximum 40.000 couronnes, soit 3.520 euros, pour une famille), elle n’a pas l’effet escompté. Pour preuve, selon Johan Forssell, en 2023, une seule personne a accepté l’allocation. L'augmentation significative proposée devrait la rendre plus séduisante.

Après avoir été une importante terre d'accueil, notamment depuis les années 1990, pour des populations venant principalement de régions en conflit comme l’ex-Yougoslavie, la Syrie, l’Afghanistan, la Somalie, l’Iran et l’Irak, la Suède, dont 20 % de la population est immigrée, revoit totalement sa copie et ne lésine pas sur les moyens.

…pour sauver le modèle suédois

Un changement de cap expliqué par Ulf Kristersson dans une tribune publiée dans le quotidien Dagens Nyheter (DN) : « Avec une politique d’intégration qui n’a pratiquement aucune exigence [envers les migrants] et aucune incitation à s’intégrer à la société, cette forte immigration a créé une Suède divisée. » Elle a, selon lui, pour conséquence « la ségrégation, l’exclusion, le chômage, les mauvais résultats scolaires et l’absence de valeurs suédoises communes ».

Une dernière phrase qui laisse entendre que si rien n’est fait pour contrôler et réguler l’immigration, le généreux modèle social suédois sombrera, mais également que le modèle culturel du pays scandinave pourrait disparaître. Chose que les Suédois ne semblent ni vouloir ni accepter, tout comme leurs voisins danois ou norvégiens, qui proposent déjà des allocations de retour de près de 13.000 euros semblant être efficaces.

Comparativement, en France, elle n’est que de 2.500 euros maximum. Une somme peu convaincante, lorsque l’on sait que les immigrés venus sur notre sol peuvent bénéficier de l’allocation demandeur d’asile (432 euros par mois avec majoration logement) ou du RSA (607,75 euros par mois) ou encore de l’allocation de solidarité aux personnes âgées (961,08 euros). Des prestations auxquelles s’ajoutent une prise en charge gratuite des principaux soins médicaux au titre de l’aide médicale de l’État (AME) ainsi que des aides au logement (APL, ALF et ALS), des allocations familiales et des réductions dans les transports en commun.

 La comparaison avec la Suède est cependant tout à fait inadaptée car, ne l’oublions pas, en France, l’immigration est une chance !

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