Hedi, 22 ans, a été touché par un tir de LBD, roué de coups et laissé pour mort par la BAC de Marseille. Une partie de son crâne a dû être retiré pour le sauver. Il témoigne et raconte comment il envisage l’avenir. pic.twitter.com/PGsLcqjrGu
— Konbini news (@konbininews) July 26, 2023
Coup de théâtre ce matin à la cour d’appel d’Aix en Provence. Le policier Christophe I a reconnu être l’auteur du tir de LBD qui a grièvement blessé le jeune Hedi lors des nuits d’émeutes, il y a quelques semaines. Lors des premiers interrogatoires, le policier avait nié et affirmé ne se souvenir de rien. C’est la raison pour laquelle, des quatre policiers mis en examen, il avait été placé seul en détention provisoire.
Retournement ce 3 août: “J’ai pris la décision de faire usage de LBD à une reprise”, a-t-il admis pour la première fois. “Arrivé au cours Lieutaud, la consigne était de rétablir l’ordre dans la rue d’Italie prise d’assaut par des individus hostiles qui pillaient”. Il ajoute: “J’ai alors vu deux individus entièrement capuchés. Ils ont fait demi-tour. Puis, j’ai vu que l’un faisait un mouvement vers l’arrière pour jeter un objet. A ce moment-là, j’ai pris la décision de faire un tir. La consigne était de ne plus interpeller”, affirme-t-il. “Je n’ai pas entendu de cri, j’ai estimé que la situation était sous contrôle puis nous avons reçu consigne de revenir sur notre position. Aucun individu n’a été laissé au sol et si évidemment ça avait été le cas, nous aurions fait le nécessaire et il aurait été pris en charge par les pompiers”, explique le policier.
Cet aveu n’a pas empêché l’avocat général de prôner le maintien en détention provisoire pour éviter la concertation entre Christophe I et ses collègues policiers avant que l’affaire ne soit jugée le 30 août prochain. Le réquisitoire du ministère publique, s’appuyant sur des images vidéos, parle des violences qui ont suivi l’impact du flashball qui a touché Hedi à la nuque.
Un réquisitoire de 15 pages dont trois sont exclusivement consacrées aux blessures d’Hedi. “Traumatisme crânien grave, fracture au visage, hématomes, abrasions diverses, hémorragies : lorsqu’il arrive aux urgences de l’hôpital de La Timone, à 2 h 15, le jeune homme est en morceaux, pour reprendre une expression du cru”, est-il écrit. Le tout doublé d’un “syndrome de stress aigu”.
Le ministère public explique en outre que le jeune homme a dû subir en urgence une opération très particulière du crâne : “une craniectomie décompressive”. “En d’autres termes, pour lui ôter une partie du crâne afin de faire baisser la pression due à une hémorragie, sans doute provoquée par un tir de balle en caoutchouc”. Voilà pourquoi Hedi se retrouve avec “une moitié de crâne manquante”.
L’Indépendant
Impunité d’une partie des forces de l’ordre: rien ne changera tant tant que Macron est en place
Pour ceux qui aiment la République et considère que l’état de droit est une conquête (fragile) de la civilisation européenne, le désastre apparaît dans toute son ampleur. L’état macronien est un bateau ivre.
Le directeur de la police nationale et des syndicats de police ont dit être choqués que l’un des leurs soit placé en détention provisoire. L’aveu et la décision judiciaire d’aujourd’hui calmeront-ils les esprits?
En réalité, le mal est profond. Il faut le traiter à la racine. Emmanuel Macron en place, on ne mettra pas en cause l’instrumentalisation des forces de l’ordre par une caste au pouvoir qui tourne la tête des policiers en leur garantissant de fait l’impunité s’ils outrepassent l’état de droit.
Un des policiers mise en cause dans le tabassage d’Hedi est déjà concerné par une enquête sur des violences (comme témoin). Lui-même et un autre des policiers de l’affaire Hedi sont concernés par une autre enquête.
Le macronisme aura profondément corrompu la police, éthiquement parlant : affaire Benalla, violences contre les Gilets Jaunes, mise en place d’une police sanitaire, violences contre les manifestants qui rejetaient la réforme des retraites, répressions injustifiées lors des nuits d’émeutes….La remise en cause sera lente et douloureuse.
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