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jeudi 9 mars 2023

Salut nazi, larmes et maintenant bras d’honneur : la Macronie pète les plombs !


 

 Marc Eynaud 8 mars 2023

« Personne n’a craqué. » Le ministre du Travail éructe de colère face à la NUPES et démontre, à l’image du fond de sa réforme, l’incapacité de la majorité à convaincre.

 La pédagogie est morte, vive le bras de fer ! 

À l’image d’Olivier Dussopt, la majorité et le gouvernement montrent d’inquiétants signes de faiblesse après plusieurs mois de lutte face à un pays au bord de la révolte et une position de majorité relative au sein de l’Hémicycle. « Onze condamnations dans la majorité […] huit mises en examen dont celle du secrétaire général de la présidence et celle du garde des Sceaux. Douze enquêtes en cours dont une concernant le ministre du Travail. Treize mises en examen pour […] le conseiller politique du président de la République. » À la tribune, la patron des députés LR Olivier Marleix égrène un chapelet qui fait mal à la majorité. Elle aura même provoqué un double bras d’honneur d’. Ce double bras d’honneur adressé (ou non) au député d’Eure-et-Loir n’est, en réalité, qu’une ligne de plus dans l’état général du gouvernement et de sa majorité relative à l’Assemblée nationale.

 


Une majorité à bout de souffle ?

Un changement radical avec la législature précédente ? « C’est le jour et la nuit », s’exclame le député Nicolas Meizonnet qui entame son deuxième mandat. « On est passé d’une majorité écrasante et arrogante avec une majorité fébrile qui déraille régulièrement », poursuit l’élu du Gard.

On peut entendre que le débat sur les retraites ait épuisé nerveusement les soutiens d’Emmanuel Macron. À l’image d’Aurore Bergé. La chef de file des députés était au bord des larmes alors que se débattait le texte censé sanctionner d’inéligibilité obligatoire les auteurs de violences conjugales ou intrafamiliales, texte ayant été rejeté par les élus du palais Bourbon.



Et ces « incidents » ne sont pas les seuls. En juillet dernier, le député Rémi Reyberotte avait été sanctionné pour avoir fait un salut nazi en direction des élus du Rassemblement national. Un geste qui avait provoqué une bronca à droite et obligé la présidente de l’Assemblée nationale à sévir.

Côté gouvernement, il faut aussi revenir sur la lunaire conférence de presse d’Olivier Véran qui a convoqué, ni plus ni moins, que les sept plaies d’Égypte pour parler des manifestations et de la volonté de la gauche de bloquer le pays. Une fébrilité qui se voit aussi dans les consignes de  : « Tout député qui s’abstiendra ou votera contre la réforme sera exclu du groupe. » Une information contestée par le parti de la majorité qui préfère appeler à « la loyauté ». Une menace aux allures de panique alors que les connaisseurs du Palais sont formels : ce texte, à l’heure où ces lignes sont écrites, est loin d’être assuré de bénéficier d’une majorité absolue.

La santé des députés en question...

« Le médecin de l’Assemblée n’a jamais vu ça », confie un cadre de la majorité à Libération, en novembre dernier. En effet, six mois après leur élection, certains élus montraient déjà des signes d’épuisement. Et pas que dans la majorité. « Le rythme et les hurlements de la NUPES génèrent une forme de saturation », réagit le député du Gard Pierre Meurin, dans le train le ramenant en circonscription. « On retrouve le travail de terrain avec plaisir », affirme-t-il, comme en écho de la demande de Marine Le Pen, faite le 15 novembre dernier, pendant la conférence des présidents demandant un changement de rythme de travail qui, en l’état, « les éloigne des Français ».

La majorité est donc à l’épreuve et très sérieusement secouée. Et ce n’est pas l’éloignement momentané d’Emmanuel Macron ni sa gênante virée à Kinshasa qui ont rassuré les troupes. D’ailleurs, ces dernières le disent partout et de moins en moins en off aux députés du et aux journalistes : « Marine Le Pen a un boulevard pour 2027. » Pas de quoi mieux dormir la nuit que d’aucuns annoncent déjà, des trémolos surjoués dans la voix, de cristal.

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