Ils ont mis en fuite les familles installées illégalement avant d’entrer en nombre et de commencer à détruire eux-mêmes des cabanes de fortune. Une pelleteuse a finalement rasé toutes les baraques.
Ils manifestaient pour obtenir l’évacuation du camp de Roms installé dans le bois de leur village. Les habitants de Villeron (Val-d’Oise) se sont finalement fait justice eux-mêmes. « On a gagné ! » criaient ainsi certains d’entre eux ce dimanche après-midi alors que les familles de Roms, apeurées, avaient quitté les lieux peu avant.
(…) Mais cela n’a pas empêché la quasi-totalité des manifestants de se précipiter dans le bois pour rentrer dans les baraques, filmer, prendre des photos et commencer à détruire les cabanes de fortune à main nue ou avec des planches et des barres.
Coups de pied, coups d’épaule, tout est alors bon pour abattre ces cabanes qui ont cristallisé les peurs ces dernières semaines. Cette scène surréaliste a finalement été écourtée par les gendarmes qui ont demandé aux habitants de sortir du bois. Une pelleteuse est ensuite arrivée sous les hourras et les applaudissements. La machine a détruit toutes les baraques, ne laissant au sol qu’un amas de détritus, avant de creuser une tranchée pour éviter toute nouvelle occupation
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Environ 200 personnes ont manifesté à Villeron ce dimanche en début d’après-midi pour protester contre la présence d’un camp de Roms dans le bois de la commune. Les occupants ayant pris la fuite, ils sont entrés sur le terrain, commençant pour certains à détruire les habitations de fortune. Une pelleteuse est arrivée vers 15 heures et a finalement tout rasé.
(…) Les riverains dénoncent les dégradations commises par les occupants. « Ils font des feux tous les soirs, c’est très dangereux ! D’ailleurs les pompiers interviennent tout le temps sur place », peste Martine. « Et puis ils coupent des arbres ! On en a marre que la loi ne soit pas la même pour tous. » De nombreux habitants évoquent également un climat d’insécurité qui serait lié à l’existence du camp. « Il y a même des habitants qui organisent des rondes le soir pour prévenir les cambriolages », nous souffle-t-on.
« Dehors les Roms ! Villeron ne veut pas de vous ! » hurlaient les habitants au mégaphone. « Villeron n’est pas une poubelle ! »
(…) « Heureusement qu’on a gagné sinon on aurait foutu le feu », marmonne un homme d’un certain âge en déambulant dans les allées boueuses. Une fois l’effervescence un peu retombée, la foule s’est retirée, obéissant finalement aux gendarmes. Et surtout pour laisser la place à… une pelleteuse. En une demi-heure, toutes les baraques ont été réduites en petits morceaux.
« L’odeur est insoutenable. Ils ont détruit la forêt. C’est immonde », s’indigne la personne qui enregistre la vidéo.
« Dégagez », « rendez-nous notre bois », hurlent les 200 à 300 manifestants massés à l’entrée du camp de fortune, en présence d’un important dispositif de gendarmerie. « Aux armes », lancent même certains d’entre eux.
« Ce bois, c’était l’endroit où l’on allait se promener le dimanche. Aujourd’hui, ce n’est plus possible. C’est devenu un véritable dépotoir », témoigne Olivier, qui réside à Villeron avec sa famille depuis plus de 20 ans.
« En temps normal, c’est le poumon de la commune, abonde Laurent, mégaphone à la main. On avait l’habitude de s’y retrouver. Il y avait beaucoup de fleurs et de beaux arbres, mais tout a disparu. »
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