Le Parisien de ce lundi ressuscite Jack Lang qui, à 83 ans, et pour fêter sa décennie passée à la tête de l’Institut du monde arabe, se verrait bien rempiler pour un nouveau mandat.
C’est Emmanuel Macron qui va en décider, le 26 février prochain : reconduire l’indécollable Jack qui hante les antichambres de la Culture depuis soixante ans ou lui trouver un remplaçant ?
On avance le nom de Jean-Yves Le Drian, 76 ans aux cerises. Un jeunot. C’est qu’il faut bien recaser les copains, même quand ils ont allègrement passé l’âge de leurs retraites cumulées.
Mais Lang, il faut le dire, c’est comme le sparadrap du capitaine Haddock : impossible de s’en défaire. Sorti par la porte, il revient aussitôt par la fenêtre pour faire le siège. D’ailleurs, « il hante toujours les couloirs de la Macronie », lit-on dans ce papier dithyrambique, et c’est avec un sourire complice qu’Yves Jaeglé nous dit : « Impossible de croire qu’il ne réseaute pas pour sa réélection. »
Impossible, en effet, comme il est impossible d’imaginer Jack Lang avec des cheveux blancs. C’est sûr, il rejoindra la tombe en noir corbeau. Élégant en Smalto™ jusque dans l’au-delà. Et c’est sûr, aussi, il jouera des coudes devant saint Pierre pour avoir un passe-droit. Parce qu’on ne se refait pas, c’est lui qui le dit.
Ébahi de pouvoir s’approcher de Dieu, le journaliste décrit les jeunes qui papillonnent autour du grand homme. « Une adolescente lui cite une de ses déclarations », bien choisie forcément : « Sans les musulmans, la France ne serait pas ce qu’elle est. Que voulez-vous dire ? » La réponse est fulgurante, là où l’on voit tout le génie de Jack : « Une grande chance pour la France, c’est d’être un creuset de cultures, de civilisations, de religions… ou de non-religions. » Ah, l’art macronien du « en même temps »… Et d’ajouter : « Je plaide pour le métissage dans ce monde pisse-vinaigre. »
« Naguère », comme il aime à le dire, il plaidait aussi pour l’amour libre avec les enfants : en 1977, aux côtés des Cohn-Bendit, Matzneff et compagnie, il avait signé la fameuse tribune réclamant la dépénalisation de la pédophilie. « Cette pétition était une connerie inacceptable », dit-il aujourd'hui. Interrogé par Sonia Mabrouk au moment de l’affaire Duhamel, il était monté sur ses grands chevaux : il ne savait rien de tout ça, n’avait même jamais rien soupçonné : « Je ne fréquente pas ces milieux, je vis en dehors de tout ça. Je ne participe pas à des mondanités qui me sont totalement étrangères. J’ai découvert comme vous, en lisant ici et là, ce qui se passait ici ou là. » « On a écrit une connerie », ajoutait-il, niant tout lien avec ses sulfureux amis d’hier.
Et c’est passé. Car le plus inouï, avec cet homme, c’est que tout glisse. Il a aux fesses, pour parler vulgairement, une batterie de casseroles qui pourrait remplir les cuisines d’un grand hôtel, mais cela demeure sans conséquence. Et ça fait soixante ans que ça dure. Pourquoi, comment ? De l'emploi des fonds secrets de ses nombreux ministères aux costumes offerts par Smalto™ en passant par les pitreries onéreuses et les raouts aux frais du contribuable, il ne reste que des articles rigolards dans les journaux et l’inaltérable morgue de celui qui se sait intouchable.
La représentation de l’époustouflifiant Jack Lang ne s’achèvera qu’au cimetière. Pas pour demain, car il se rêve encore ministre sous Macron III, faisant « adopter une loi antitrust pour la Culture, l’édition et la presse » ; parce qu’« il faut fixer des règles et des quotas ».
Et surtout faire taire les pisse-vinaigre réticents au métissage ?
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