Après la Bretagne et la Corrèze, c’est dans le Berry que Viltaïs, association à la tête d’un réseau d’hébergements pour migrants, prévoit d’ouvrir très prochainement un centre d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA).
Une nouvelle fois, les riverains ne semblent pas avoir été consultés…
Une population tenue à l’écart« Nous avons le sentiment d’avoir été trahis par notre maire. » À Bélâbre (Indre), dix jours après le dernier conseil municipal, la colère ne retombe pas. Sans les avertir, le maire a décidé de vendre l’ancienne chemiserie à l’association bourbonnaise pour en faire un centre pour demandeurs d’asile. Adoptée lors du dernier conseil municipal (13 voix pour, 2 contre), la vente doit être ratifiée par le maire, d’ici le 28 février prochain, pour la modique somme de 40.000 euros. Une fois réhabilitée, cette ancienne friche industrielle pourra accueillir au maximum 38 migrants.
Comme à Corlay (Côtes d’Armor), les habitants du village ont été tenus à l’écart. « Jusqu’au vote, nous avons eu aucune information de la part de la mairie », s’insurge une Bélâbraise auprès de BV. « Tout se fait en catimini », dénonce un de ses voisins. Aucune communication ne semble avoir été faite par la municipalité en amont. Seule une publication sur les réseaux sociaux de Viltaïs annonçait des offres d’emploi pour s’occuper du prochain CADA Solïs dans l’Indre. Une annonce passée inaperçue à Bélâbre… Ce n’est donc qu’avec la publication des délibérations du conseil municipal que la population locale a pu prendre connaissance du projet. « Quand nous avons découvert le vote, il y a eu une levée de boucliers dans le village », nous explique une riveraine. Pour beaucoup, l’incompréhension domine. D’autant plus que le projet semble couver depuis plusieurs mois. « Bélâbre est une commune rurale, où il n’y absolument aucun boulot… », réagit Jean-Michel Perroux, candidat Reconquête aux élections législatives, qui s’interroge encore sur la volonté de répartir les migrants à la campagne. Contactée à plusieurs reprises, la mairie n’a pas donné suite à nos sollicitations.
Un collectif et déjà une manifestationEn quelques jours, les habitants opposés à l’ouverture du CADA se sont constitués en collectif. Sous la bannière « Non au CADA à Bélâbre », ils sont aujourd’hui une vingtaine à dénoncer les méthodes de la municipalité et l’arrivée prochaine de demandeurs d’asile. « Nous sommes des gens simples, très éloignés de ces problèmes. La plupart d’entre nous étions incapables d’expliquer ce qu’était un CADA il y a encore une semaine », détaille l’un des membres de ce collectif. Ce samedi 25 février, ils prévoient de manifester dans leur village. De son côté, Reconquête se réserve le droit d’interpeller l’édile et d’organiser une consultation publique.
« Nous sommes en contact avec Callac, la mère de toutes les batailles », se réjouit une habitante de Bélâbre qui espère, comme dans les Côtes-d’Armor, voir le projet d’accueil de migrants reculer. Aux côtés de Saint-Brevin, Corlay et Beyssenac, les habitants des communes rurales visées par l’implantation d’un centre de migrants réfléchissent à se réunir dans une coordination nationale – qu’ils nommeront peut-être « Partout Callac » - pour faire entendre leur voix et espérer mettre un terme à la répartition de migrants en zone rurale. « Si on ne fait rien, ça va continuer dans d’autres villages », alerte une Bélâbraise. Déjà, dans l’Indre, Viltaïs annonce sur son site ouvrir également une antenne de son CADA berrichon à Argenton-sur-Creuse.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Ici, les commentaires sont libres.
Libres ne veut pas dire insultants, injurieux, diffamatoires.
À chacun de s’appliquer cette règle qui fera la richesse et l’intérêt de nos débats.
Les commentaires injurieux seront supprimés par le modérateur.
Merci d’avance.