Cette semaine, on s’attendait à voir un peu moins de monde dans les salles d’audience.
Ce sont les vacances scolaires, alors les avocats font renvoyer de nombreux dossiers.
Vendredi dernier, 24 février, une affaire se tient néanmoins. Elle paraît plus intéressante que les autres car elle fait écho à une vive actualité.
Quand le tribunal appelle l’affaire et vérifie les parties en présence, côté prévenu, seule l’avocate s’approche de la barre. Son client est absent. Elle tente de justifier son attitude par des supposées « difficultés médicales de sa fille ». Mais elle n’a aucune pièce pour en justifier. Les juges sont furieux. L’un d’eux regrette l’absence de « celui qui aurait pu faire face à ses responsabilités, de la même manière qu’il ne l’avait pas fait le jour de l’accident ». L’avocate est un peu gênée. Ce n’est pas simple tous les jours. L’affaire est retenue même sans le responsable des faits.
Le 14 janvier 2018, l’homme de 22 ans à l’époque sortait d’un bar à chicha après avoir consommé de la vodka plus que de raison. Il est 2 heures du matin quand il prend le volant, saoul, dans une voiture Peugeot 508, celle de son père. Sur l’autoroute A4, à plus de 155 km/h, des témoins le voient faire des queues de poisson, conduire dangereusement. Le conducteur ivre, devenu chauffard, percute une Jeep. Alors, un troisième véhicule, une 106, fonce dans la 508. En cascade, un quatrième véhicule percute à son tour la 106. C’est une Toyota qui s’embrase immédiatement. La conductrice, Juliette, 40 ans, ne peut pas sortir. Elle est brûlée vive. Son frère, Jérôme, 29 ans, décède de ses blessures. Mais dans l’automobile, il y a aussi le conjoint de Juliette et leur fils de six ans. Ils seront tous les deux grièvement blessés.
Cinq ans plus tard, le conducteur de la 508 n’est pas présent pour s’expliquer. Il s’occupe de sa fille.
Le procureur requiert une peine de cinq années d’emprisonnement, dont deux avec sursis. L’homme a un casier vierge. En défense, l’avocate plaide cette primo-délinquance, la réinsertion de son client, la prise en main de sa vie.
Le tribunal, après en avoir délibéré, condamne celui qui ne s'est pas déplacé. Deux années de prison sous forme de semi-liberté. Il dormira en centre le soir et, le jour, pourra vaquer à ses occupations professionnelles et personnelles. Il est également condamné à trois années de sursis probatoire, notamment l’obligation d’indemniser les victimes. De toute façon, l’assurance s’en chargera.
Le tribunal passe au prochain dossier. C’était une après-midi judiciaire de plus au tribunal de Bobigny.
Ce jugement est un véritable scandale !!! aucuns respects pour les victimes
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