Un homme de 43 ans a péniblement été jugé, accusé
de s’être exhibé devant des enfants âgés de 6 et 10 ans, tout près du
château de Versailles (Yvelines).
Rose ou bleu ? Peu importe la couleur du tutu. Le problème
n’est pas là. Il réside dans le fait que cet homme de 43 ans ne portait
absolument rien en dessous. Et qu’il a descendu ses poubelles devant deux enfants de sa résidence, à Versailles (Yvelines). Âgés de 6 et 10 ans, ils ont vu ses fesses et son sexe. Et ils l’ont très mal vécu.
Le vendredi 21 mars 2025, François s’est présenté au tribunal de Versailles. Et il a eu toutes les peines du monde à écouter le récit des faits que la justice lui reprochait, datés du 4 mai 2024.
Et en talons
Ce samedi en question, les deux enfants jouent au foot. Chacun des frères prend son tour au rôle du gardien. Il est presque 11 h 30. Les petits ont encore un peu de temps pour s’amuser avant l’appel du déjeuner.
C’est à cet instant précis que François descend dans la cour de la résidence située à deux pas du château. L’homme y est bien connu pour son côté extravagant. Il change souvent la couleur de ses cheveux. Il boit pas mal. Parfois il crie. Et il revendique haut et fort être transsexuel.
Poubelles à la main, il passe devant les deux enfants, en talons et simplement vêtu d’un tutu. Sans rien d’autre. Les jeunes footballeurs voient tout. Ils partent en courant prévenir leurs parents. « J’ai eu peur car ce monsieur est bizarre. J’ai vite sonné pour que maman m’ouvre », témoignera l’un aux policiers. L’autre confirmera sa difficulté à s’endormir le soir, en repensant à la scène.
« Les enfants, c’est comme les chiens… »Appuyé sur la barre, une jambe fléchie et la hanche de côté, François nie en bloc après avoir réajusté sa robe pull mauve. « Alors d’abord, le tutu n’était pas rose mais bleu. Et j’avais un legging couleur chair. Je n’ai pas montré mon zizi. Je suis trans et je ne le montre pas. Vous montrez le vôtre ? », lance-t-il à la juge. La présidente le rappelle à l’ordre une première fois.
Lui poursuit dans sa façon de voir les choses.
« Vous savez, les enfants c’est comme les chiens. Ils sentent si les gens sont bons. Comme les hommes des cavernes le faisaient. Et moi je suis bon. En plus, je suis intégralement épilé au laser et définitivement (sic). Et je connais plein de personnalités politiques ou leurs enfants. Et mon psy a dit que je ne suis pas un pervers. »
Le psy justement. L’expert judiciaire qui l’a vu parle de troubles hyperactifs, d’un déficit de contrôle pulsionnel. « Pour autant, il n’est pas dangereux et il n’avait pas de troubles au moment où les faits ont été commis. » Bref, il peut être jugé.
À grand renfort de moulinets des bras, le quadragénaire crie au complot. « Maintenant, je ne mets plus de collants chair. Que des noirs. Et j’étais en tutu parce que je danse. Et on peut faire dire ce que l’on veut aux enfants. Il y a une démarche de manipulation des parents. »
« On veut juste vivre tranquillement »
Présente, la maman brise immédiatement cette idée.
« Nous sommes arrivés en 2021 dans cette résidence. Nous voulions avoir de bonnes relations de voisinage. Nous avions expliqué aux enfants qui était ce monsieur et qu’il fallait être poli. »
Bloc-notes à la main, elle énumère tous les incidents que sa famille a vécus ; beaucoup d’histoires sans queue ni tête. Mais aussi plus inquiétantes. « Il a dit qu’il allait nous envoyer des hommes de main. Je ne sais pas s’il en a et je ne veux pas le savoir. On veut juste vivre tranquillement, que cette personne se fasse soigner et soit éloignée de nous. Mes enfants doivent comprendre que nous sommes là pour les protéger, tout comme la justice. »
À ces mots, François bondit comme un diable sortant de sa boîte, rouge de colère. Il veut interrompre la victime. Second et dernier rappel à l’ordre de la juge. Il est expulsé.
« Il ne visait pas les enfants »
Si la culpabilité est plus qu’évidente pour la procureure de la République, les choses sont plus nuancées pour la défense. « Peut-être portait-il un legging trop transparent. Je ne suis pas certain qu’il voulait montrer ses parties intimes. Il ne visait pas les enfants. »
Autorisé à revenir, François assure encore et toujours que « le tout est faux. »
La sentence tombe : 10 mois de sursis probatoire, des soins et une interdiction de contact. Il devra en plus payer 254 euros de frais de justice. « Et ben, ça fait cher. Et ce n’est pas juste. Je vais faire appel. »
« C’est votre droit. Je précise que l’interdiction de contact est à effet immédiat. Sinon, c’est la prison. Et vous n’avez pas envie d’y aller je suppose », poursuit la présidente. « Non », répond le condamné, en penchant la tête sur la droite.
La boucle est bouclée. Alors, comme s’il était au bar du coin, il annonce à tous son intention d’ouvrir une sorte de parfumerie à Versailles. Le tout en invitant 78actu à parler de son projet. « Je vous donne mon numéro de téléphone. C’est le 06 XX XX XX XX. Bon, j’y vais. Et j’espère à bientôt dans d’autres conditions », lance-t-il à la juge, à la procureure, à la greffière et au rédacteur de ces lignes.
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