Devant la presse, Mathieu Lefèvre a dédouané son gouvernement, imputant cette erreur aux services techniques de Bercy.
À 60 milliards près, le compte était bon. L'explication de l'erreur d'estimation de la recette fiscale a été confiée à Mathieu Lefèvre, rapporteur de la commission d'enquête de l'Assemblée nationale. Ce dernier tient son pupitre des deux mains. Le tangage du budget est fort, Bercy n'avait pas prévu cette tempête. Il lui faut tenir la barre, malgré les vagues d'indignation qui frappent la coque du navire élyséen. Sa reconnaissance des erreurs de prévisions des recettes est une épreuve digne d'une traversée en solitaire. Les responsables sont restés au port. Ils gardent la place du bateau.
Dérapage des finances publiques : "Il y a eu une erreur d'évaluation des recettes majeure, de l'ordre de 60 milliards d'euros" sur deux ans, "imputable aux services de Bercy", affirme @MathieuMlefevre, qui propose d'externaliser la prévision des recettes fiscales.#DirectAN pic.twitter.com/qscZJgFF9u
— LCP (@LCP) March 25, 2025
Mathieu Lefèvre s'élance et rend compte de ce qui s'est passé. « Il y a eu, c'est incontestable, c'est avéré, une erreur d'évaluation des recettes qui est de l'ordre de 60 milliards d'euros. » Nous sommes au cœur du sujet. La voilier prend l'eau. En cause, une petite erreur d'évaluation des recettes de « 20 milliards d'euros en 2023, 40 milliards en 2024 ».
Les comptables du ministère pensaient que les sponsors de la course étaient plus riches. Après leur avoir fait les poches, il fallut se rendre à l'évidence. Il manquait quelques zéros sur le compteur. Le navigateur innocente son mentor : « Cette erreur est imputable aux services de Bercy et elle n'est pas une erreur politique dans la mesure où la recette fiscale ne fait pas l'objet d'un arbitrage politique. » Pour repartir sur de bonnes bases et fendre les flots jusqu'à Bruxelles, il a sa petite idée : « Ce qui remonte de toutes nos auditions, c'est qu'il faut externaliser la prévision des recettes fiscales. »Confier la mission à un cabinet de voyance ou au « Haut Conseil en finances publiques » ? Mathieu Lefèvre préfère le second : « Il est le meilleur organisme indépendant. » Gouverner, c'est prévoir... que nous n'y arriverons pas. Le grand moment de solitude du rapporteur se termine sur une note de sagesse. Les prévisions optimistes ont permis de maintenir le cap, il faut maintenant songer au retour sur la terre ferme. Hissez haut, matelots !
En publiant ses pseudo-conclusions du rapport de la commission d’enquête sur la dérive des comptes publics, Mathieu Lefèvre contrevient aux règles les plus élémentaires de notre Parlement.
— Eric Ciotti (@eciotti) March 25, 2025
En tant que co-rapporteur, je condamne ces méthodes de petit télégraphiste de la…
Éric Ciotti ne l'entend pas de cette oreille : « En tant que co-rapporteur, je condamne ces méthodes de petit télégraphiste de la Macronie, qui ne cherchent qu'à minimiser les responsabilités de certains politiques. » L'homme témoigne de la manœuvre. Le capitaine tente de noyer le poisson. L'opposition proposera d'externaliser la fonction de Président. Un bricoleur fera l'affaire.
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