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mardi 3 janvier 2023

Violences du jour de l’An, grâce à Gérald Darmanin, le pire va moins mal !



 ©shutterstock-2097847231.

 Nicolas Gauthier 2 janvier 2023

Avec Nicolas Sarkozy, Gérald Darmanin a manifestement été à bonne école. 

À ce détail près qu’en matière d’autosatisfaction béate, l’élève a fini par dépasser le maître. 

Ainsi, l’apprenti stagiaire de la place Beauvau a-t-il longuement fait le paon dans les médias, au lendemain de la Saint-Sylvestre. Le Kärcher™ n’était pas de sortie, mais c’était tout comme. Logique, c’était de la com’. « Il y a eu plus d’un million de personnes sur les Champs-Élysées, sans incident notable. » Et le ministère de l’Intérieur d’en rajouter dans le registre de la culture du chiffre : 490 interpellations, soit une hausse de 11 % par rapport à l’an dernier. 694 véhicules incendiés contre 874 en 2021, soit une baisse de 21 %. Certes, ça a chauffé en Seine-Saint-Denis, à Nantes, à Toulouse, à Marseille, à et dans bien d’autres villes. Bref, le pire va moins mal.

Surtout que pour y parvenir, quelque 90.000 policiers et gendarmes ont dû être mobilisés. À titre de comparaison, c’est plus du tiers des effectifs de l’armée française (269.000 en 2021), excusez du peu. Et tout ça pour de banales fêtes de fin d’année. Un peu comme si l’extraordinaire était devenu l’ordinaire. Car tous les 31 décembre, ce sont des millions de Français qui, de toutes origines culturelles, ethniques ou religieuses, fêtent la Saint-Sylvestre sans pour autant brûler la voiture du voisin, agresser les pandores à grands coups de mortiers ou détrousser le premier passant venu.

Il est vrai que le culte de la fête instauré sous le règne de Jack Lang, historique ministre de la Culture de François Mitterrand, n’aide pas à la manœuvre. De la fête de la Musique en passant par les fêtes de ceci ou de cela, de techno-parade en Gay Pride, la « teuf », plus qu’un droit, est devenue un dû. Ce qui, par ailleurs, a permis de détruire le sens même de la fête en lui ôtant tout caractère amical et spontané, la transformant en une sorte de machin laïc, gratuit et, surtout, obligatoire.

Et c’est ainsi qu’un million de clampins font semblant d’embrasser de parfaits inconnus sur la plus belle avenue du monde, sous haute protection policière.

Fausse convivialité, artifice de vivre ensemble permettant de cacher le mal-être contemporain. En effet, ceux qui fêtent réellement le passage à l’an nouveau n’ont pas besoin d’injonctions venues de haut ou d’argousins déguisés en Robocop pour se retrouver : une bonne tablée d’amis suffit. Et si certains sont d’opinions politiques discordantes, voilà qui ajoutera du sel à la soirée, dans la gaîté, la bonne humeur et surtout dans la mauvaise foi, meilleur ingrédient d’agapes réussies.

On remarquera encore que le désarroi de l’État est tel qu’à Mantes-la-Jolie, dans les Yvelines, cette fameuse République donnée pour être une et indivisible commence à sous-traiter l’ordre public au secteur privé. Là, pas de groupe Wagner ou de Blackwater, sociétés de mercenaires respectivement russe et américaine, seulement la mosquée du coin. Les résultats ont bien évidemment été au rendez-vous. Mais est-ce bien satisfaisant pour l’esprit ?

Pierre Bédier, président du conseil général des Yvelines, ancien RPR, n’a jamais fait mystère de ses accommodements avec les autorités musulmanes de son département, à l’instar du préfet Jean-Jacques Brot. À court terme, le pari peut être gagnant : mieux vaut des musulmans prieurs que des musulmans dealers, même si ce sont parfois les mêmes. Et quand Pierre Bédier soutient ces dignitaires islamiques refusant de signer la charte des imams qui répugnent à avaliser le mariage homosexuel, il n’est pas incongru de comprendre sa démarche.

Mais il n’est pas non plus indécent de se poser cette question : existe-t-il encore un capitaine en ce boutre devenu bateau ivre qui, battant pourtant pavillon jupitérien, se trouve réduit à des arrangements d’arrière-basse-cour pour tenter de prouver qu’il tient encore bon le cap, face à des vents de plus en plus contraires ? Il est à craindre que non.

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