À quelques heures d'intervalle, deux nouvelles sont tombées : la conférence islamiste prévue à Échirolles, à côté de Grenoble, est finalement interdite par le maire.
Et à Toulouse, c'est un atelier pour enfants animé par deux drag-queens qui a été d'abord réservé aux seuls adultes, puis annulé par les deux intervenants.
Ce dernier événement dans le Wokistan toulousain mérite le détour. Les deux "artistes" en question, aux noms occitans prononcés, Shanna Banana et Brandy Snap, devaient donc animer un atelier lecture pour des petits de 3 ans à la médiathèque José-Cabanis de Toulouse. Un José Cabanis - il aurait eu cent ans l'an dernier - qui doit se retourner dans sa tombe, aussi discrètement que lorsqu'on avait la chance de le croiser et de le saluer dans les rues de Toulouse. Un écrivain rare, que la mairie de Toulouse avait eu la bonne idée d'honorer. Laquelle mairie - M. Moudenc devait déjà être là dans l'équipe Baudis il y a vingt ans - a donc jugé nécessaire, en ce mois de février 2023, de faire la promotion de ces artistes drag-queens. Car février (ne me demandez pas pourquoi) est le mois « queer ». Mais voilà, le grand loup, toujours lui, en a décidé autrement. Pour Le Monde, c'est encore un coup de « l'extrême droite ». Plus précisément d'un « groupuscule d’extrême droite Furie française, né des cendres de Génération identitaire, dissous en mars 2021 ». Ce « groupuscule » avait tout de même distribué des flyers, mobilisé des parents et lancé une pétition qui avait recueilli près de 4.300 signatures. D'où recul de la mairie qui se fend d'un communiqué où elle se défausse, tout en reconnaissant le bien fondé de l'action : « Ce choix de programmation, qui n’a donné lieu à aucun visa ou aval de la part des élus, peut déstabiliser une partie du public. » Affaire exemplaire.
Ce même samedi, on apprenait aussi que la conférence islamiste controversée qui devait se tenir à Échirolles était, finalement, annulée. Là, c'est un maire PC qui prétendait encore, la veille, pouvoir ne rien faire.
Là encore, c'est l'extrême droite qui a donné l'alerte, agi, prouvé, mobilisé. Et mobilisé tellement de monde que maire, préfet, ministre ont cédé. Tout aussi exemplaire.Et puis, début janvier il y a eu la grande victoire de Callac. Une nouvelle fois, une mobilisation initiée par Reconquête a mobilisé militants et médias et un maire a dû céder aux demandes de la population.
Enfin, l'autre champ de bataille concerne les symboles et les monuments chrétiens menacés : Jeanne d'arc avant-hier, la Vierge et sa statue de l'île de Ré ce samedi.
De quoi affoler la gauche. À Toulouse, l'opposition de gauche à M. Moudenc a jugé son recul « déplorable ». Et le conseiller municipal écologiste a souhaité laver l'affront fait à ses amis drag-queens en les conviant dans la salle des illustres...
Fier d’accueillir dans la maison commune, salle des illustres au Capitole, les artistes Shanna Banana et Brandy Snap, drag-queens censurées par JL Moudenc sous la pression de l’extrême droite. #Toulouse c’est la convivencia, une ville accueillante, tolérante, ouverte. pic.twitter.com/HFPlt4J9RT
— Antoine MAURICE (@AntoineMAURICE) January 27, 2023
Ce samedi, Le Monde s'alarme et mène l'enquête sur ces activistes qui parviennent à renverser le cours de l'Histoire « à coups de manifestations, de mobilisation numérique et de pressions sur les élus ». Ce qui surprend la gauche et les maires (de toutes étiquettes) contraints de revoir leur copie wokiste, c'est la nouveauté du phénomène : « Un activisme rare à droite de l’échiquier politique. » Une gauche lente à comprendre qu'elle n'a plus le monopole de la mobilisation, de l'action de fond et de la bataille idéologique.
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