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dimanche 29 janvier 2023

Tyre Nichols, Afro-Américain battu à mort par des policiers noirs, « complices du maintien de la suprématie blanche »


 

Arnaud Florac 28 janvier 2023

Samedi 7 janvier, à Memphis (Tennessee), , un Afro-Américain de 29 ans, a été arrêté à un feu tricolore par la police. 

Il s'est enfui, a été rattrapé puis a été longuement passé à tabac par cinq policiers, sous l'œil objectif des caméras de surveillance, partout présentes au pays de la liberté. 

Une ambulance est arrivée peu après, mais il était trop tard : Tyre Nichols, transporté à l'hôpital, est mort trois jours plus tard des suites de ses blessures, le cou brisé, le visage tuméfié.

était rigoureusement dans la même situation de départ que . Il devrait donc y avoir, dans la foulée, des manifestations violentes et des voitures qui brûlent dans tous les États-Unis. Il devrait y avoir bientôt des partout dans les médias et des relais jusqu'en France, pour se dresser courageusement contre les violences policières. La mère de Tyre Nichols a pourtant demandé que les manifestations soient pacifiques. Et puis, contrairement à ce qui s'est passé pour l'affaire George Floyd, les policiers qui ont tabassé à mort Tyre Nichols...sont eux aussi noirs. Tous les cinq.

Au-delà de cette tragédie, qui évidemment n'appelle pas de commentaires tant que la justice n'est pas passée (et parce que nous ne pouvons que partiellement comprendre la mentalité américaine), la question des violences prétendument racistes de la police se pose. Ces cinq policiers noirs, appartenant à une unité de lutte contre la criminalité dans les quartiers, seront-ils, eux aussi, traînés dans la boue ? Pourra-t-on dire qu'ils sont racistes ? Ils sont, en tout cas, en train d'essayer. « Quiconque travaille dans un système qui perpétue la violence sanctionnée par l'État est complice du maintien de la suprématie blanche », peut-on lire sur le site de la fondation  Global Network. Ces policiers noirs servent le pouvoir blanc, ils ont intériorisé le privilège blanc ; servant dans les forces de l'ordre d'un pays dominé par les Blancs, ne sont-ils pas eux-mêmes devenus blancs par capillarité ?

En attendant, et malgré les éléments de langage diffusés par le mouvement, la situation est pour le moins inconfortable pour . Une vie noire de policier vaut-elle moins qu'une vie noire de délinquant ? Autant appeler ça Thug Lives Matter, du coup, mais ça ne permettra plus de taper sur les Blancs. Il va falloir changer de stratégie. La question de la culture de la violence aux États-Unis, et singulièrement parmi les forces de l'ordre, va peut-être devoir se poser. Une nouvelle fois. Au passage, la question de l'exemplarité des États-Unis, rempart du monde libre, phare du libéralisme, va peut-être devoir se poser aussi. Une nouvelle fois.

Soyons attentifs aux développements qui suivront cette affaire. Déjà, Le Figaro explique : « La question des violences policières est étroitement liée à celle du racisme. Mais la mort de Nichols est rendue plus difficile à attribuer uniquement aux questions raciales puisque les policiers comme la victime sont tous noirs. » Par ailleurs, si les violences policières touchent plus souvent des Afro-Américains, il serait intéressant de mettre ce fait en relation avec les statistiques ethniques de la délinquance outre-Atlantique (puisque les Américains les autorisent).

Bref, en gros, aux États-Unis, et peut-être demain en France, quand des Noirs tuent un Noir, c'est (politiquement) du racisme. Quand des Blancs tuent un Noir, c'est (évidemment) du racisme. Et quand un Noir tue un Blanc ? Là, faut voir.

1 commentaire:

  1. Perso, je ne me suis jamais enfui devant un policier et ne me suis pas non plus fait tabasser par ces derniers... Y aurait-il un lien de cause à effet ?

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