On ne cesse de nous dire que l'immigration illégale, parmi ses nombreux bénéfices, aide à résorber la pénurie de main-d'œuvre sur les métiers « en tension ».
Mauvais esprits, passez votre chemin : nos migrants ont du talent et, parmi les métiers en tension qu'ils pourraient exercer pour le bénéfice de toutes et tous, de chacune et chacun, il y a celui, un peu inattendu certes, d'intermittents du spectacle.
Les métiers de la scène et du spectacle vivant gagneraient tout à faire confiance, par exemple, à ces ressortissants marocains qui voyageaient, dans la nuit du 6 au 7 décembre, sur un vol commercial reliant Casablanca à Istanbul.
Alors que l'avion survolait l'Espagne, une femme semblait sur le point d'accoucher. Alerté par les passagers, le pilote a posé son avion en catastrophe sur le tarmac de l'aéroport de Barcelone. Une ambulance et trois patrouilles de police attendaient au pied de l'appareil pour pouvoir emmener rapidement la future maman à la maternité. Las ! La femme qui se déclarait sur le point d'accoucher, si elle était bel et bien enceinte, pouvait encore largement attendre et n'avait pas, comme elle le déclarait, perdu les eaux. En revanche, ce qui était bien réel, ce sont les vingt-sept Marocains qui se sont échappés de l'appareil et ont pris la poudre d'escampette. Cinq d'entre eux sont revenus spontanément (on ignore encore pour quelle raison), neuf (dont la femme enceinte) ont été arrêtés et inculpés de troubles à l'ordre public. Les quatorze autres sont encore dans la nature.
Ce simple fait divers n'en est, en réalité, pas un. Il crée un précédent : pour les migrants, qui trouvent des façons ingénieuses et économiques (un billet coûtant moins cher qu'une traversée en Zodiac™) de rejoindre l'eldorado européen, comme pour les femmes enceintes, qui pourront désormais être suspectes a priori. Comme beaucoup d'invasions, celle-ci se déroule de manière « multimodale », à pied (par la Roya), en bateau (par la Méditerranée) et désormais en avion. Les clôtures sont escaladées grâce à des échelles, les forces de l'ordre (quand elles existent) molestées, les contrôles enjambés... tout ça, donc, pour venir jusque dans nos bras « soulager les métiers en tension » ? Difficile à croire.
La prochaine fois que vous prendrez un avion qui part d'un pays « en guerre », comme le Maroc, l'Algérie ou le Sénégal, n'oubliez pas de regarder autour de vous s'il y a une femme enceinte un peu démonstrative, un papy cardiaque dont la fausse moustache se décolle et, surtout, une flopée de « mineurs isolés » de 35 ans. Dans notre civilisation où tout est truqué, même le vocabulaire, où tout est faux, même les accouchements, non seulement on n'est jamais trop prudent, mais cette prudence élémentaire peut vous inciter à prendre le vol suivant et à économiser ainsi quelques heures précieuses.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Ici, les commentaires sont libres.
Libres ne veut pas dire insultants, injurieux, diffamatoires.
À chacun de s’appliquer cette règle qui fera la richesse et l’intérêt de nos débats.
Les commentaires injurieux seront supprimés par le modérateur.
Merci d’avance.