Dans le grand exercice d’autosatisfaction auquel s’est livré le président de la République, mercredi soir, il a longuement été question des avancées « sociétales ».
Assistance aux femmes victimes de violences sexuelles et conjugales, PMA remboursée pour toutes les femmes « en désir d’enfant », lutte contre l’homophobie, toilettes et cours d’écoles dégenrées… la liste est longue des bienfaits à porter au crédit de ce gouvernement.
Toutefois, la liste n’est pas close, et à quatre mois de la présidentielle, notre bien-aimée Marlène Schiappa, ministre délégué à la Citoyenneté, présentait, ce jeudi, un nouveau formulaire CERFA pour les papiers d’identité. Révolutionnaire, celui-ci comporte désormais la double mention « père-mère ». Pourquoi ? « Parce que les enfants ont le droit d’avoir deux papas ou deux mamans », a dit Marlène.
Le ministre était à Caen, venu rendre visite à l’association Homogène. Il venait y signer une convention entre LGBT-72, Flag, LGBT+ et les agents des ministères concernés pour permettre à ce centre de devenir « le premier site du dispositif “en lieu sûr” dans le département, et d’y accueillir les victimes de LGBT phobies », comme le rapporte Ouest-France, le 16 décembre.
C’est à cette occasion que notre ministre de la Citoyenneté a présenté son nouveau formulaire CERFA qui devrait permettre, dorénavant, de « prendre en compte la diversité des familles en France ». Certes, il y avait bien, déjà, la possibilité de renseigner parent 1 ou parent 2 pour rendre compte de ces nouvelles alliances familiales, mais voilà, Marlène Schiappa « n’aime pas du tout l’expression ». Surtout, dit-elle, « je voulais vraiment garder les mots père et mère qui sont importants ». Une affaire de convenances bourgeoises, en somme…
Et puis, ajoute-t-elle, « quand vous êtes deux femmes ou deux hommes, vous n’avez pas envie de faire semblant d’être autre chose (sic).
C’était extrêmement vexant pour des femmes de devoir dire qu’elles étaient “père” de leur enfant alors qu’elles sont des femmes ou, pour des hommes, de devoir dire qu’ils étaient “mère”. Surtout ça ne correspond pas à la réalité. »En effet, rien de tout cela ne correspond à la réalité car, pour quelque temps encore, papa+papa ou bien maman+maman, ça ne peut pas réussir à faire un enfant sans apport extérieur (ventre ou gamètes de secours). La parentalité n’étant plus, aujourd’hui, qu’une disposition juridique, l’expression parent 1 et parent 2 collait pourtant davantage à la réalité.
Qu’importe, là n’est pas la question. En effet, Marlène Schiappa se félicite d’avoir, par cette entourloupe administrative, réalisé une « avancée majeure » pour les personnes LGBT+, c’est-à-dire pour les couples de même sexe, ce dont la remercieront demain ces belles personnes ayant recours à une GPA éthique – ou pas.
Certes, les députés sont revenus, en juin dernier, sur la jurisprudence de la Cour de cassation, laquelle avait statué, en décembre 2019, que « les deux membres d’un couple d’hommes, et non plus le seul père biologique, pouvaient être intégralement reconnus en France comme parents d’un enfant né à l’étranger de GPA, sans qu’une adoption du parent d’intention ne soit nécessaire. Tout cela dans l’intérêt de l’enfant. » La loi de bioéthique a rétropédalé, imposant que la reconnaissance de la filiation d’une gestation pour autrui (GPA) à l’étranger soit « appréciée au regard de la loi française ». Concrètement, c’est, pour « le parent d’intention », l’obligation de passer par une démarche d’adoption.
Mais que les militants LGBTQI++++ se rassurent, tout cela ne saurait durer. La preuve : les imprimés sont déjà prêts !
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