Les Français n’ont pas encore « digéré » – ni même reçu, pour la plupart d’entre eux – leur troisième dose de vaccin anti-Covid que déjà l’exécutif envisage sérieusement de leur en imposer une quatrième, sous prétexte d’adaptation au variant Omicron !
En effet, interrogé lundi sur cette possibilité, le ministre de la Santé Olivier Véran n’a pas caché que le gouvernement était « totalement ouvert à cette perspective ». Une quatrième injection qui, certes, ferait les affaires financières des grands laboratoires pharmaceutiques, mais dont l’utilité est cependant aujourd’hui très contestée par de nombreux spécialistes du monde entier.
Des vaccins d’une efficacité plus que limitée
On observera d’abord que ces vaccins, présentés depuis un an par Macron et son gouvernement comme une espèce de remède miraculeux, n’ont en vérité fait preuve jusque-là que d’une efficacité pour le moins limitée : n’empêchant ceux qui se les sont vu administrer ni d’être contaminés ni de contaminer leur entourage, ils éviteraient seulement – et encore… – de développer une forme grave du Covid. Aussi se demande-t-on naturellement en quoi l’injection d’une quatrième dose changerait foncièrement la donne. Réponse des autorités : face au variant Omicron, qui se propage très rapidement dans le monde, une dose de rappel des vaccins Pfizer, Moderna, et AstraZeneca « relancerait considérablement l’immunité ». Une affirmation contestée par un certain nombre de spécialistes, qui soulignent par ailleurs, tout en restant prudents, que ce nouveau variant, s’il est plus contagieux, serait beaucoup moins dangereux que les précédents.
L’utilité d’une quatrième dose très contestée
Quoi qu’il en soit, l’intérêt d’une quatrième dose de vaccin reste aujourd’hui très contesté. Surtout depuis la décision du gouvernement israélien, qui a été le premier à envisager une quatrième injection, de n’administrer finalement celle-ci qu’à des cas limités, et seulement dans le cadre d’essais cliniques. Une prudence également observée par les Etats-Unis qui, bien qu’enregistrant maintenant des contaminations majoritairement dues au variant Omicron, s’efforcent au maximum d’éviter tout emballement. C’est ainsi que, interrogé récemment par les journalistes d’une radio américaine, le principal conseiller de la Maison-Blanche dans la lutte contre la pandémie, Anthony Fauci, affirmait qu’« il est trop tôt pour parler d’une quatrième dose », et estimait d’abord essentiel de savoir combien de temps les rappels actuels resteront efficaces contre Omicron. En effet, expliquait-il, « si leur protection dure bien plus longtemps que chez ceux qui n’ont reçu que deux doses, il pourrait se passer un bon moment sans avoir besoin d’une quatrième ». En attendant, cette possibilité d’une quatrième injection inquiète aujourd’hui nombre de Français, qui en viennent à se demander – avec raison – s’ils ne vont pas devoir, comme pour la grippe, se faire vacciner tous les ans…
Franck Deletraz
Article paru dans Présent daté du 29 décembre 2021
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