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samedi 15 mai 2021

Guerre civile, tribune des militaires. Laurent Obertone : « Deux mondes se mènent une véritable guerre de l’information, pour l’instant déséquilibrée » [Interview]



Il y a quelques auteurs qui, depuis des années, évoquent les risques de guerre civile en France. 

Et cela avant même que des soldats ou des généraux n’alertent les autorités. Guillaume Faye en faisait partie, il y a 2-3 décennies, et ses livres étaient censurés, poursuivis judiciairement, ostracisés.

Un autre auteur est parvenu à évoquer la question, à décrire le réel en France, et à exploser auprès du grand public : Laurent Obertone. Depuis la sortie de la France Orange Mécanique, qui lui a valu une censure généralisée de la presse aux ordres dans la foulée, il touche un public sur ces questions que jamais aucun autre auteur ou polémiste n’aura touché. Avec Guérilla, Guérilla 2, Eloge de la force, qui sont des succès littéraires, il évoque justement cette guerre civile larvée, qui finit, dans ses livres, par exploser en France.

Pour évoquer justement l’actualité récente et ces tribunes, très médiatisées, des militaires évoquant les risques à court terme en France, nous avons interrogé Laurent Obertone.

Breizh-info.com : Les tribunes de militaires se succèdent actuellement. Il semblerait que vous ayez vu juste dans vos écrits concernant l’effondrement progressif du pays non ?

Laurent Obertone : En tout cas, ces professionnels voient la même chose. C’est aussi le cas d’une majorité de policiers et gendarmes. Le problème est que le constat s’arrête aux bases, un peu comme dans la population générale. La réalité des émissions de télévision, des cercles de pouvoir, ou du milieu culturel et universitaire, est bien différente. On peut même dire que ces deux mondes se mènent une véritable guerre de l’information, pour l’instant déséquilibrée, puisque Big Brother – l’État, le média officiel, l’appareil législatif et judiciaire – bénéficie des institutions, de l’argent public, des principaux médias, de la servilité politique des réseaux sociaux, et fixe donc les limites toujours plus ténues du dicible.

Breizh-info.com : Sur quoi pensez vous que ces tribunes déboulent ? Simple buzz médiatique, ou bien conséquences à prévoir à court ou moyen terme ?

Laurent Obertone : Je ne doute pas que le pouvoir médiatique fasse en sorte de vite enterrer ces sorties gênantes, comme il l’a toujours fait. Mais il est aussi possible qu’un Macron voit son intérêt à s’emparer d’un tel discours, afin de jouer la fermeté pour être réélu. Ces tribunes constituent un avertissement, disent bien à quel point la situation est catastrophique, mais pour autant les militaires resteront loyalistes. À l’image des Français. Donc si l’État ne change pas, rien ne changera. Peut-être faut-il commencer par changer notre perception de l’État…

Breizh-info.com : Comment est-ce que Laurent Obertone mettrait fin aux trafics de drogue ? Les co-responsables ne sont-ils pas aussi les consommateurs finalement (notamment de drogues dures) ?

Laurent Obertone : Très juste ! Si l’on voulait mettre fin aux trafics, il faudrait sanctionner sérieusement les clients, pour tuer la demande. Mais il ne faut pas se faire d’illusions : mettre fin à la consommation de drogue n’enverra pas les trafiquants en file indienne à Pôle emploi. Ça reportera aussitôt l’économie criminelle vers le vol, le proxénétisme, d’autres formes de trafic.

Breizh-info.com : Les autorités se refusent toujours à faire le lien entre immigration et délinquance, malgré le réel quotidien. Comment expliquez-vous cet autisme politique, à moins que cela ne cache autre chose de bien plus inquiétant ?

Laurent Obertone : Il y a sans doute plusieurs niveaux de négation. Bien sûr, il y a des idéologues forcenés, qui s’enferment dans le refus primaire de stigmatiser, et surtout d’admettre les échecs de leur « vivre ensemble », quoi qu’il en coûte. Il existe réellement des individus persuadés que l’immigration et le métissage monde doivent s’accomplir à tout prix. Ceux-là préfèrent couler avec la navire – voire le saborder – plutôt que d’admettre l’avarie. Cependant la plupart de nos élites, médiatiques, culturelles, politiques, ne sont pas des êtres de conviction mais de conformisme. Ils sont tenus par l’effet de groupe, la peur d’être ostracisés par leur milieu social. Et dans ce petit monde, ça signifie la fin d’une carrière… Ils sont prêts à quelques adaptations, à suivre éventuellement le banc de sardines, mais sûrement pas à faire preuve de courage. C’est le fameux chantage à l’extrême droite qui tient tout ce beau monde, et en définitive le pays entier.

Breizh-info.com : Face aux événements qui s’enchaînent, il se passe tout de même assez peu, concrètement, de réaction de la population autochtone. On pourrait imaginer des manifestations contre les dealers, des ripostes à des agressions, des expressions de colère importante…il n’en est rien. Comment l’expliquez-vous ? Le Français se sent-il encore protégé par l’Etat ?

Laurent Obertone : Oui, cette passivité domestique est la cause première de nos problèmes. Par son acceptation résignée, par sa foi totale en l’État, le Français se condamne à subir, à espérer. Il imagine – et on le lui lourdement suggéré – que rien ne peut plus être réglé par lui, qu’il faut tout attendre de l’État, d’une élection, peut-être d’un général en colère, etc. Donc il se passionne pour la politique, sa vie par procuration, et quelque part cela lui donne un bon prétexte pour être lâche, et continuer à ne rien faire. C’est par là qu’il faut commencer : si les mentalités ne se sauvent pas d’elles-mêmes, ce pays aura toujours ce qu’il mérite, une infinité de Taubira, Belloubet, Dupond-Moretti, jusqu’à son complet démantèlement.

Breizh-info.com : Sur quoi travaillez vous actuellement ?

Laurent Obertone : J’ai plusieurs projets en cours, notamment Guerilla 3, qui sortira probablement l’an prochain. Comme toujours, et comme pas mal d’autres, j’essaie de trouver des vaccins contre cette démission individuelle. Mais même s’il y a de plus en plus de volontaires, nous n’avons pas les moyens des grands laboratoires, et ça prend du temps… Tout juste ce qui nous manque.

Nous vous conseillons également d’écouter cette interview récente donnée à Putsch :



 Crédit photo : DR
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