POINT DE VUE : Le Président Trump est sujet à une forme « d’impeachment » de la part des patrons de Twitter et de Facebook et BFM TV semble plutôt satisfait de cette annonce. Qui s’en étonnera?
Cette info du matin
nous donne l’occasion d’exprimer un point de vue sur la dérive que cela
implique au sein de la société américaine d'abord et celles du monde dit
« libre » plus largement.
Au-delà de la pertinence des messages de
Trump, dont on peut débattre selon son appartenance à tel ou tel clan,
la fermeture des comptes FB et Twitter du Président met en lumière le
pouvoir exorbitant que s’arrogent les dirigeants de ces GAFAM hors de
tout contrôle et cela dépasse largement le cas Trump, anecdotique
désormais.
Faut-il rappeler que les GAFAM ne sont que des entreprises
commerciales dont le but devrait se limiter à fournir un service
technique?
Elles n’ont ni la compétence, ni l’autorité
juridique, encore moins morale, pour juger de l’opportunité de fermer le
compte d’un individu quel qu’il soit, simple citoyen ou dirigeant
politique.
Sans doute Mark Zuckerberg en annonçant « avoir
banni Trump de Facebook pour une durée indéterminée », trouve-t-il là,
une petite revanche personnelle après avoir été humilié au cours d’une
audience au Sénat par le sénateur républicain Mitt Romney? Audience au
cours de laquelle il s’est montré sous un jour peu flatteur et comme un
personnage sans consistance. Ce qui n’est pas sans inquiéter au regard
de la censure rampante exercée par ce réseau.a a
Cette forme de censure se manifeste en dehors du cadre du droit (qui définit précisément ce qui peut tomber sous le coup de la loi : incitation à la haine raciale, diffamation...) et dont l’exercice revient aux autorités judiciaires ou politiques comme les chambres démocratiquement élues des représentants de la Nation.
Ces firmes s’arrogent un pouvoir exorbitant qui n’est autre qu’une forme de censure.
Le problème est qu’il s’exerce sans contrôle et selon des critères vaguement définis par on ne sait qui.
Voilà la porte ouverte à tous les abus, y compris contre les hommes justes qui défendront peut-être un jour les principes de la démocratie contre une tentation dictatoriale.
Car
ne nous trompons pas ces firmes n’ont aucune morale, elles ne sont
guidées que par le profit et leur intérêt à court terme qui est de
conserver le maximum de clients même si cela doit se faire au détriment
des principes fondamentaux de la liberté ou même de l’existence des
États.
Les comptes de Trump étaient suivis par plus de 88 millions de
personnes.
Nous ne souhaitons pas discuter ici du bien fondé de ses
interventions. Mais le fond de la question est que la démonstration est
faite qu’une simple firme commerciale peut de manière efficace
neutraliser un dirigeant politique sans autre forme de procès.
La
question est désormais de savoir si un jour cette tyrannie pourra être
exercée contre des dirigeants qui défendront la vision d’un monde libre?
Quelle plateforme pourraient-ils alors utiliser pour maintenir le lien direct avec la population pour se faire entendre?
Les
régimes totalitaires, en Chine, en Corée du Nord ou ailleurs ne font
rien d’autre que d’interdire aux opposants l’accès aux réseaux sociaux.
Devons-nous
dès à présent pour garantir la pluralité d’expression imaginer des
réseaux alternatifs ? Car toute situation monopolistique porte en elle
la tentation d’un pouvoir plus grand encore
Cet épisode est un coup de plus porté à l’affaiblissement de l’autorité politique.
Les patrons des GAFAM rêvent d’un marché mondial « liquide » pour
écouler leurs services, c’est à dire un marché sans barrière de la part
des États, qui imposent leurs normes nationales, leurs formalités
administratives, leur droit comme cadre de régulation des relations
sociales.
Parmi les facteur qui conduisent un État à imposer ses
règles, il y a le peuple qui veut préserver son identité nationale,
laquelle est matérialisée par la culture, le patrimoine, les traditions
...et l’incarnation de ses représentants.
L’objectif de ces firmes
apatrides est donc de faire disparaître les identités nationales en
diluant les cultures, mais aussi en s’arrogeant la capacité à intervenir
dans le débat public pour accélérer l’invalidation de l’action
politique.
Et cela pour lui substituer des formes de gouvernance plus
conformes au développement d’un grand marché mondial où les échanges
seront « administrés » et non plus soumis à une vision politique
singulière qui renvoie toujours à l’identité des Peuples.
Plus les
GAFAM développeront leur pouvoir, tout en accablant de leur mépris les
classes populaires, plus le phénomène populiste s'enracinera et
s'amplifiera et s'exacerbera jusqu'à détruire la démocratie en Amérique,
en France ou ailleurs.
"Est-le monde que nous voulons?"
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