Translate

samedi 9 janvier 2021

"Impeachment" caractérisé par la censure de Trump sur Twitter et Facebook. Qui s'en étonnera ?


 

 SAUL LOEB / AFP

Auteur(s): Hervé Coulaud pour FranceSoir

 

POINT DE VUE : Le Président Trump est sujet à une forme « d’impeachment » de la part des patrons de Twitter et de Facebook et BFM TV  semble plutôt satisfait de cette annonce. Qui s’en étonnera?


Cette info du matin nous donne l’occasion d’exprimer un point de vue sur la dérive que cela implique au sein de la société américaine d'abord et celles du monde dit « libre » plus largement.


Au-delà de la pertinence des messages de Trump, dont on peut débattre selon son appartenance à tel ou tel clan, la fermeture des comptes FB et Twitter du Président met en lumière le pouvoir exorbitant que s’arrogent les dirigeants de ces GAFAM hors de tout contrôle et cela dépasse largement le cas Trump, anecdotique désormais.
Faut-il rappeler que les GAFAM ne sont que des entreprises commerciales dont le but devrait se limiter à fournir un service technique?
Elles n’ont ni la compétence, ni l’autorité juridique, encore moins morale, pour juger de l’opportunité de fermer le compte d’un individu quel qu’il soit, simple citoyen ou dirigeant politique.
Sans doute Mark Zuckerberg en annonçant « avoir banni Trump de Facebook pour une durée indéterminée », trouve-t-il là, une petite revanche personnelle après avoir été humilié au cours d’une audience au Sénat par le sénateur républicain Mitt Romney? Audience au cours de laquelle il s’est montré sous un jour peu flatteur et comme un personnage sans consistance. Ce qui n’est pas sans inquiéter au regard de la censure rampante exercée par ce réseau.a                                                        a


Cette forme de censure se manifeste en dehors du cadre du droit (qui définit précisément ce qui peut tomber sous le coup de la loi : incitation à la haine raciale, diffamation...) et dont l’exercice revient aux autorités judiciaires ou politiques comme les chambres démocratiquement élues des représentants de la Nation.

Ces firmes s’arrogent un pouvoir exorbitant qui n’est autre qu’une forme de censure.

Le problème est qu’il s’exerce sans contrôle et selon des critères vaguement définis par on ne sait qui.
Voilà la porte ouverte à tous les abus, y compris contre les hommes justes qui défendront peut-être un jour les principes de la démocratie contre une tentation dictatoriale.
Car ne nous trompons pas ces firmes n’ont aucune morale, elles ne sont guidées que par le profit et leur intérêt à court terme qui est de conserver le maximum de clients même si cela doit se faire au détriment des principes fondamentaux de la liberté ou même de l’existence des États.
Les comptes de Trump étaient suivis par plus de 88 millions de personnes

Nous ne souhaitons pas discuter ici du bien fondé de ses interventions. Mais le fond de la question est que la démonstration est faite qu’une simple firme commerciale peut de manière efficace neutraliser un dirigeant politique sans autre forme de procès.
La question est désormais de savoir si un jour cette tyrannie pourra être exercée contre des dirigeants qui défendront la vision d’un monde libre?
Quelle plateforme pourraient-ils alors utiliser pour maintenir le lien direct avec la population pour se faire entendre?
Les régimes totalitaires, en Chine, en Corée du Nord ou ailleurs ne font rien d’autre que d’interdire aux opposants l’accès aux réseaux sociaux.

Devons-nous dès à présent pour garantir la pluralité d’expression imaginer des réseaux alternatifs ? Car toute situation monopolistique porte en elle la tentation d’un pouvoir plus grand encore

Cet épisode est un coup de plus porté à l’affaiblissement de l’autorité politique.

Les patrons des GAFAM rêvent d’un marché mondial « liquide » pour écouler leurs services, c’est à dire un marché sans barrière de la part des États, qui imposent leurs normes nationales, leurs formalités administratives, leur droit comme cadre de régulation des relations sociales.
Parmi les facteur qui conduisent un État  à imposer ses règles, il y a le peuple qui veut préserver son identité nationale, laquelle est matérialisée par la culture, le patrimoine, les traditions ...et l’incarnation de ses représentants.
L’objectif de ces firmes apatrides est donc de faire disparaître les identités nationales en diluant les cultures, mais aussi en s’arrogeant la capacité à intervenir dans le débat public pour accélérer l’invalidation de l’action politique.
Et cela pour lui substituer des formes de gouvernance plus conformes au développement d’un grand marché mondial où les échanges seront «  administrés » et non plus soumis à une vision politique singulière qui renvoie toujours à l’identité des Peuples.
Plus les GAFAM développeront leur pouvoir, tout en accablant de leur mépris les classes populaires, plus le phénomène populiste s'enracinera et s'amplifiera et s'exacerbera jusqu'à détruire la démocratie en Amérique, en France ou ailleurs.

"Est-le monde que nous voulons?"

Auteur(s): Hervé Coulaud pour francesoir

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Ici, les commentaires sont libres.
Libres ne veut pas dire insultants, injurieux, diffamatoires.
À chacun de s’appliquer cette règle qui fera la richesse et l’intérêt de nos débats.
Les commentaires injurieux seront supprimés par le modérateur.
Merci d’avance.