Quelles sont les sources prépondérantes de contamination et possible transmission du virus? Le Dr Jean-Michel Wendling consultant scientifique pour IDJ a regardé de près quelques études.
Constat en milieu Hospitalier
Comme d’autres germes pathogènes, le SARS-CoV2 est présent sur les surfaces dans les établissements de santé. Une étude en milieu hospitalier a été effectuée sur plus de 600 prélèvements. Parmi tous les objets hospitaliers et équipements médicaux couramment utilisés, 13,9% se sont révélés positifs pour le SARS-CoV-2 dont 20% d’imprimantes, 16,8% les ordinateurs de bureau, 16,0% les poignées de porte, 2,5% les téléphones, 12,5% concerne l’équipement médical et 8% les installations publiques. Seuls 5,6% des échantillons prélevés sur les murs et les sols étaient positifs.
Plus surprenant, parmi les échantillons prélevés sur les équipements de protection individuelle utilisés par les travailleurs de la santé 15,4% des gants étaient positifs SRAS-CoV-2.
Seuls 1,7% des protections oculaires ou des écrans faciaux situées pourtant à hauteur des voies respiratoires des patients et donc des aérosols émis étaient positifs…ce qui interroge sur cette voie retenue par de très nombreux scientifiques de la planète comme majoritaire à tort selon moi.
Aucune donnée sur le pourcentage de masques réajustés contaminés n’est publiée dans cet article : par omission ?….
Les auteurs disent que « Les travailleurs peuvent avoir propagé le virus dans tout l’hôpital par contact direct ou indirect avec ces surfaces potentiellement hautement contaminées, via les mains, les équipements de protection et le matériel médical ».
Industrie alimentaire : les surfaces contaminées jusqu’à 8,5% dans un établissement
Une étude similaire a été menée dans 116 usines agroalimentaires entre le 17 mars et le 3 sept (prépublication).
278 échantillons (1,23%) se sont révélés positifs pour le SRAS-CoV-2 par analyse en PCR. 53% (62/116) des établissements avaient au moins un test positif.
Les surfaces les plus souvent positives étaient les barres et poignées de porte. 93 (33,45%). Les autres surfaces positives pour le SRAS-CoV-2 comportait des tables / comptoirs (21), des appareils informatiques (20), des distributeurs de désinfectant également (17), des interrupteurs (12), des rails (12), des chaises, bancs (11) et des horloges (10).
Les aliments de la chaîne de production n’ont pas été testés dans cette étude. Dommage. !
Une campagne a comparé dans une usine fortement touchée les taux de surfaces positives et le taux de salariés positifs. 10,90% des échantillons humains et 8,54% des échantillons environnementaux étaient positifs pour le virus. Les tests surfaciques pour le SRAS-CoV-2 pourraient indiquer des infections humaines actives selon les auteurs.
COMETE et son unité d’évaluation du risque biologique dirigée par Alexandre LACOSTE et Patrick AUGIER à Marseille est sur la bonne voie depuis longtemps par des analyses surfaciques qui permettent d’identifier les sources et de traiter la contamination par des procédés très rapides comme l’insolation UV comme IDJ a eu l’occasion de l’écrire.
Les aliments présentés sur les étals sont des surfaces exposées
Lors de nos courses alimentaires, nous touchons les aliments en particulier au rayon fruits et légumes : nous évaluons la maturité des kiwis, du melon, des avocats avent de les sélectionner ou de les reposer….Nous touchons les tomates, les pommes, les clémentines puis reposons les moins belles qui seront choisies par le ou les clients suivants…(voir notre article IDJ sur les fruits et légumes)
Certains touchent la baguette de pain pour évaluer son croustillant, sa consistance avant d’en choisir une autre…
Si les surfaces sont retrouvées positives au Sars-Cov2, pourquoi est-ce que les aliments sur les étals feraient exception à la règle ? Ce point est d’autant plus important que ces aliments sont consommés sans être cuits, que les clients et les enseignes n’ont toujours pas intégré l’obligation de se désinfecter les mains à l’entrée des supermarchés et des commerces alimentaires malgré le document du Ministère de l’Economie publié il y a 3 semaines.
Protocole sanitaire renforcé de fin novembre non appliqué
Dans les enseignes que je visite en tant que client, peu de choses sont respectées que ce soit l’obligation de prévoir et contrôler le lavage des mains à l’entrée de l’établissement avec du gel hydroalcoolique, la nécessité de s’assurer du respect de la jauge dans l’établissement, avec l’obligation d’une personne ou d’un système de comptage à partir de 400 m², ou la proposition d’horaires de moindre affluence pour les vulnérables. Ces recommandations du Ministère datent pourtant du 26 novembre déjà ! Aucun contrôle ne semble être mis en place contrairement à l’obligation individuelle du port du masque lourdement sanctionnée.
Une étude des équipes de santé publique de l’université de Grenade montre pourtant le rôle essentiel possible de l’hygiène de ce qui est rapporté des courses issues du marché. Un petit protocole de désinfection de ses courses serait associé à une réduction de risque. Cette étude rétrospective espagnole interrogeant les habitudes durant le confinement montre que la pratique de désinfection des articles réduirait le risque de 94 %. Des résultats qui prouvent selon eux que « les mesures d’hygiène et de prévention mises en œuvre dans les supermarchés espagnols ont été efficaces », et qui « suggèrent en outre certaines faiblesses dans le maintien de la chaîne d’hygiène ». Cette mesure est portée par le Pr Normand Voyer de l’Université de Laval depuis des mois !
En outre, la biopersistance du Sars-Cov2 semble être très longue sur certains légumes comme les concombres avec plus de 72h de survie ce qui incite à laver à l’eau savonneuse ces légumes, à les rincer et à les éplucher avant de les consommer, d’autant que la voie de pénétration alimentaire devient de plus en plus évidente. Nous en reparlerons dans un prochain article de IDJ.
La solution est pourtant simple, chez soi comme en entrant dans un commerce ou un transport en commun, le lavage des mains !
Nous ne le rappellerons jamais assez !
Le Dr Jean-Michel Wendling, spécialiste prévention santé au travail.
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