par Leonid Berkovich
- 14 mai 2020
L’obsession de la santé est devenue la pire ennemie de la liberté
Si la pandémie actuelle est une guerre,
elle oppose la liberté et la conception moderne de la santé.
Le
confinement a en effet supprimé nos droits les plus essentiels au nom de
la santé collective.
Dans cette guerre, nous défendons la santé
publique contre la liberté parce qu’ainsi a été formaté notre logiciel
sociétal depuis plusieurs décennies…
Nouveaux temps, nouveaux maux…
Ainsi,
les lois anti-tabac ont posé les bases de la politique de sacrifice des
libertés individuelles. D’abord modéré, l’anti-tabagisme s’est ensuite
transformé en rouleau compresseur législatif, rangeant les fumeurs au
rang de parias.
Nous savions déjà que fumer tue, mais voilà que nous
apprenons grâce aux chercheurs américains que l’espérance de vie aux
États-Unis, terre promise des luttes contre la cigarette, ne cesse de
baisser. La cause ? Une augmentation considérable de nombre des suicides
post-dépression chez les 24 -65 ans (due notamment au déclassement
social et à la désindustrialisation) mais aussi chez les jeunes de 12 à
24 ans, victimes de la surconsommation du numérique.
L’écologie,
forte de son statut d’idéologie dominante universelle, se presse de
restreindre nos libertés et notamment celle de vivre le présent.
Quand
la jeune égérie Greta se déplace en bateau pour prononcer un discours à
l’ONU, des milliards de personnes partout dans le monde qui doivent
prendre un avion ou une voiture pour les besoins du travail sont
stigmatisés…
Il faut croire que la nouvelle croyance verte ne tolère
aucune opposition malgré ses nombreuses contradictions.
Le rejet de
l’énergie nucléaire, la plus propre, sûre, rentable et indispensable aux
engins électriques de demain tient par exemple de la rébellion
adolescente contre les valeurs des parents.
Aujourd’hui,
la quête du bien-être s’est étendue aux animaux.
Il n’est pas utopique
d’imaginer une société dans laquelle aller au restaurant pour manger une
bonne entrecôte sera considéré comme un acte malveillant.
Ironie de
l’histoire, l’hypothèse selon laquelle le nouveau virus ravageur
proviendrait des animaux bannis de nos assiettes est une gifle cruelle
aux nouveaux commissaires anti-viande.
… et nouveaux dogmes
Les
dogmes du bien être universel imposés à la politique tous azimuts
cachent les causes des énormes lacunes dans la gestion de la crise
sanitaire mondiale.
Les choses essentielles dont nous avions réellement
besoin pour nous protéger de la propagation de coronavirus ont manqué :
la prévention, les produits médicaux de base, les médicaments qui
soignent. À l’époque de l’intelligence artificielle capable de tout
prédire, les ratés de l’intelligence humaine ont fait payer un prix
dramatique à des millions des personnes.
Pourtant, nous nous appuyons
sur les mêmes dogmes pour sortir de la pandémie.
Parce que nous n’avons
pas d’autre vision, tout simplement.
Un
monde meilleur passe par un équilibre meilleur entre la santé et la
liberté.
Les deux sont allergiques au dogmatisme.
La liberté n’est pas
imaginable sans le droit de choisir et d’assumer ses choix.
La bonne
santé publique se compose des responsabilités individuelles de chacun et
de notre épanouissement collectif, économique, culturel et social.
Il
n’y a pas si longtemps, l’écrivain français le plus prophétique a parlé
de sérotonine, l’hormone du bonheur qui manque terriblement à notre
société.
Parce qu’Internet tue autant que la cigarette, ouvrons quelques
cafés du commerce fumeurs et laissons les gens – les gilets jaunes, les
cols blancs, les sans-dents et les millenials y fumer au comptoir, se
socialiser sans intermédiaire numérique.
Permettons-leur de prendre la
voiture pour amener leurs familles le week-end dans la capitale.
Et les
autres feront du sport ou partirons à la campagne pour respirer l’air
frais.
Avec la confiance retrouvée en nos libertés, nous devrions mieux
protéger la santé collective lors de la prochaine crise sanitaire.
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