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jeudi 6 février 2020

Ça tangue chez les députés LREM : entre bateau ivre et tarte molle…





C’était en 2017 et on allait voir ce que l’on allait voir, tel que fielleusement rapporté par Sébastien Le Fol dans Le Point de ce 4 février dernier : « Le destin de la France était trop sérieux pour être confié à des politiciens ignorant les réalités économiques et juridiques. »

Bref, les « têtes à claques » issues des écoles de commerce et de Sciences Po allaient en remontrer au « vieux monde ».

On voit aujourd’hui le constat, dressé par Guillaume Tabard dans Le Figaro : « On est loin de l’euphorie des débuts, quand l’étiquette Macron suffisait à faire l’élection. Les députés ont découvert depuis les “contraintes” du terrain et les affres de l’impopularité par procuration. […] S’ils n’oublient pas tous qu’ils ont été élus grâce à Emmanuel Macron, beaucoup commencent à redouter d’être battus à cause de lui. »
Bref, ce qui a été écrit et réécrit et rérérécrit tant de fois sur ce site est maintenant repris par la bonne presse bien comme il faut, Le Point tout comme Le Figaro n’étant pas les journaux les plus antigouvernementaux du moment, loin s’en faut.
Mais comme disait jadis Néron devant Rome en flammes : « Ne boudons pas notre plaisir… »
C’est du second degré, on précise, à l’attention de nos amis de droite naguère persuadés que notre cher Président allait en finir une bonne fois pour toutes avec les démons du collectivisme français à la sauce socialo-communiste.
Ainsi, ce mardi dernier, au palais Bourbon, là où se réunissent une fois la semaine les godillots de LREM, l’ambiance n’est pas au beau fixe, à en croire l’un des participants cité le même jour par Le Figaro : « C’était explosif. On est arrivé à un niveau de tension maximal, les interventions étaient inflammables… »
À l’origine du psychodrame, la proposition de loi déposée par les centristes de l’UDI visant à faire passer le congé parental de cinq à douze jours en cas de décès d’enfant.
Là, les députés LREM votent contre, suivant les consignes gouvernementales, tels de bons petits soldats.

Puis la polémique enfle.
Emmanuel Macron appelle ses troupes à plus « d’humanité ».
Muriel Pénicaud, ministre du Travail, commence à manger son chapeau tandis que ça s’énerve à Matignon.
Ça s’énerve tant qu’Édouard Philippe en perd ses nerfs : « Tous ceux qui iront chercher la responsabilité ailleurs, sur Muriel Pénicaud, en interne et en externe, je leur dis merde ! »
Dans la foulée, Aurore Bergé, porte-parole du parti présidentiel, s’agace en ces termes : « Je n’accepte pas que des soi-disant ténors de la majorité nous traitent de cons quand notre seule connerie est d’être loyaux. »
Voilà qui, indubitablement, élève le débat.
Puis c’est au tour d’un éminent membre du gouvernement qui déclare, au Figaro, sous couvert d’anonymat : « Pour moi, un député de la majorité ne sert à rien. Il est là pour voter, avoir une mission de temps en temps, et surtout fermer sa gueule ! »
Ce à quoi un député macroniste rétorque, toujours selon la même source : « À quoi on sert ? Si on est juste là pour battre le Rassemblement national en 2022, non merci ! »
Bonne gouvernance et cercle de la raison, pour reprendre la vulgate officielle si chère à un Jacques Attali ou à un Alain Minc, et tenant désormais lieu de loi d’airain, paraissent être en ordre de marche…
Toujours dans le même registre, il y a encore « l’affaire Mila », dans laquelle Nicole Belloubet, ministre de la Justice, s’emmêle les talons aiguilles dans le tapis du salon en faisant l’amalgame entre « critique des religions » et « liberté de conscience » avant de reconnaître une « maladresse ».

Et Sébastien Le Fol de conclure : « Ce n’est pas en tenant des meetings appelant à faire barrage à Marine Le Pen que les macronistes vont dissuader les électeurs ! »
On ne saurait mieux dire.

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