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jeudi 5 décembre 2019

La surveillante surveillée

 
 
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Publié le 5 décembre 2019 par voixdupeuple

Chère Madame, cher Monsieur,

Il me paraît bien loin le temps où en prison, les gardiens faisaient régner l’ordre. Les choses ont bien changé.

Et en effet, voilà ce que disent les surveillants dans le livre Prisons de France :

« Je suis surveillant depuis 1990. Depuis cette période, les détenus ont acquis beaucoup de droits. »

« Quand je suis arrivé, il n’y avait pas de télé. Il y en a eu par la suite, mais avant 2010 les détenus payaient sept euros par semaine. Maintenant, c’est huit euros par mois. »

« Plus ils gagnent en avantage, plus nous perdons en autorité et on nous demande en plus d’être vigilants pour ne pas blesser leur dignité ! Je suis obligé de vouvoyer et de qualifier de “ monsieur “ quelqu’un qui me tutoie et me traite de tous les noms. Voilà où nous en sommes. »

« On ne peut plus être strict avec les détenus, il faut négocier, s’entendre. »

« L’évolution de la prison est bonne pour les détenus mais mauvaise pour les surveillants. On fait face à des rapports de force au bénéfice du détenu. »

Si j’osais, je dirais même que parfois le rapport de force s’inverse complètement…

C’est en tout cas ce que l’on peut penser en découvrant cette histoire.
Une surveillante de prison de 41 ans a été condamnée lundi à six mois de prison ferme pour « remise illicite d’objets à un détenu ».
Cette femme mariée, mère de famille sans histoire, avec quinze ans d’ancienneté dans son travail, s’est t-elle laissée berner par un détenu manipulateur ?

Il ne s’agit pas de n’importe quel détenu.
Il s’agit d’un algérien de 37 ans, condamné à deux ans de prison pour recel et qui avait déjà été condamné pour viol et violences.
À partir du mois de septembre, cet homme prend l’ascendant sur sa gardienne.
Et en trois mois, c’est la dégringolade dans la vie de cette femme.
Elle arrête de se teindre les cheveux sur ses ordres, elle se convertit à l’islam, elle n’a plus le droit de faire la bise à ses collègues masculins, elle entame une procédure de divorce, introduit cinq téléphones portables et trois cartes sim en prison, remet même 4 000 euros à un proche du détenu…
Et elle porte jour et nuit une oreillette reliée au téléphone du détenu qui lui dicte sa conduite.
La surveillante est surveillée.
Samedi, elle a été placée en garde à vue et c’est seulement à ce moment là qu’on lui a retiré son oreillette !
Heureusement, ce genre d’histoire n’arrive pas tous les jours.
Mais s’il n’y avait pas eu une fouille dans la cellule du détenu qui a permis de trouver le téléphone avec lequel il appelait la surveillante, jusqu’où cette histoire aurait-elle pu aller ?
L’emprise de cet homme était totale.
Les conséquences auraient pu être très graves…

Déjà que l’on s’inquiétait de l’évolution de la prison et des rapports de forces qui ne sont plus favorables aux surveillants, voilà qui n’est pas de nature à nous rassurer…

Avec tout mon dévouement,
Laurence Havel

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