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Deux Belges ont été interpellés à Paris le samedi de l’anniversaire des Gilets jaunes le 16 novembre- pour avoir touché à une barrière, alors qu’ils affirment n’avoir même pas manifesté mais s’être retrouvés tout simplement au milieu du rassemblement.
Roué de coups, le Bruxellois estime qu’ils ont été traités «comme des chiens».
Quatre jours de détention pour Michel, six pour Jessica (prénoms d’emprunt).
Ces deux Belges qui, à Paris, se sont retrouvés accidentellement au milieu de la 53e mobilisation des Gilets jaunes -le samedi anniversaire- dénoncent les violences policières qui leur ont été infligées pour avoir touché à une barrière.
Michel
Interrogé par la Radio Télévision Belge Francophone (RTBF), ce Bruxellois a exprimé son indignation et son incompréhension face à cette «situation ahurissante».
Arrivé dans la capitale française pour «une exposition artistique» dans le cadre d’«une visite touristique», il s’est retrouvé interpellé et a passé quatre jours en détention.
Michel a été accusé d’avoir voulu monter une barricade contre les forces de l’ordre.
Revenant sur ce jour difficile, il se souvient s’être dirigé vers la gare du Nord pour prendre son train pour rentrer en Belgique.
Sur le chemin, il s’est retrouvé dans une manifestation des Gilets jaunes, alors qu’il «n’allait pas là pour manifester»:
«On a pris une sortie de métro et tout à coup on a vu de la fumée, un feu de poubelles puis des gaz lacrymogènes. Et il y a eu un mouvement de foule. On n’y voyait plus rien. Finalement on s’est retrouvés face à des barrières de chantier. On ne savait pas où aller», s’est-il rappelé. «On a juste touché une barrière, qui fait un mètre de haut, pour essayer de la [faire] pivoter pour qu’on puisse passer.»
📽 Petite Histoire d'un belge violenté par la police la semaine dernière à #Paris :" j'ai été plaqué au sol j'ai reçu des coups de poing ds le dos et ds la tête, 15cm de bleu sur mon genou... maltraités comme des chiens"😣 #Giletsjaunes #5decembre #Acte54 #France #Macron pic.twitter.com/7FLbDPZQKH— Le Général 💎 (@leGneral2) November 24, 2019
C’était le dernier instant avant son arrestation. «C’est là qu’un policier m’a donné un gros coup au visage», Michel était déjà par terre.
«Ils m’ont emmené vers leur camionnette où j’ai été tabassé. J’ai [reçu] des coups dans le dos, à la hanche, au biceps, des coups de poing dans la tête, sur le genou.» «Vraiment maltraités, comme des chiens», a-t-il déclaré, «très stressé et très choqué».
Jessica
Le récit de la Namuroise Jessica est similaire.
Placée en centre de rétention administratif à la demande de la préfecture de police de Paris, elle a également dénoncé des mauvais traitements.
Le jour anniversaire, elle se promenait dans le quartier des Halles quand la tension est brusquement montée au sein du rassemblement à ce même endroit.
La police a encerclé les manifestants, des gens incendiaient des poubelles à proximité.
«Ils chargeaient vraiment dans tous les sens. La seule issue de s’échapper c’était d’essayer de passer au-dessus d’une barrière», a-t-elle raconté à RTBF.
Une belge dénonce des violences policières lors de son arrestation en marge d'une manifestation des gilets jaunes https://t.co/X1Af4gwYYq— RTBF info (@RTBFinfo) November 23, 2019
«J’ai entendu "Qu’est-ce que tu fais, toi, là?" et j’ai pas eu le temps d’y réagir. Je crois qu’il y avait quatre ou cinq policiers de la BAC qui m’ont sauté dessus, qui m’ont donné des coups de poing dans le visage, dans la tête.»
Elle a été tirée par des cheveux, puis emmenée vers une camionnette des forces de l’ordre.
Les deux Belges ont été transférés dans un centre de rétention et ont dû se présenter mercredi soir à un juge administratif.
Michel a passé quatre jours en détention.
Retenue pendant six jours, Jessica n’a pu rentrer en Belgique que vendredi 22 novembre.
Selon elle, on l’a arrêtée sans lui donner la possibilité de s’expliquer.
Elle s’est vue interdire l’entrée sur le territoire français pendant deux ans malgré sa défense et planifie de faire appel de cette décision.
L’avocat des deux Belges a dénoncé un abus de pouvoir de la préfecture de police.
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