Orange avec AFP-Services, publié le vendredi 22 novembre 2019
Le président de la République était de retour sur le site de l'ex-usine Whirlpool, défendant son engagement de 2017 face à d'anciens salariés l'accusant d'avoir été "berné" par le repreneur en liquidation.
Dans leurs rangs, le député de la Somme François Ruffin, dont le face-à-face avec Emmanuel Macron était attendu.
"Vous vous grandiriez si vous admettiez que vous avez merdé".
Le député de la Somme François Ruffin a pris part au face-à-face entre le président de la République et les anciens salariés de Whirlpool, ce vendredi 22 novembre, à Amiens.
L'élu a interpellé le chef de l'Etat sur des représentants syndicaux "mis sur liste noire" par le repreneur à la suite des négociations.
"Débroussaillage" et "Tour Eiffel en spaghettis"
"On vous a alerté, les syndicats vous ont alerté", lui a t-il lancé. François Ruffin a ensuite évoqué les atermoiements dans l'activité du site après la reprise, qui selon lui auraient dû alerter les autorités.
Il a ainsi évoqué des situations surprenantes entre production de "boites aux lettres connectées, batteries de voitures ou cages d'ascenseur", et salariés qui faisaient du "débroussaillage" et des "Tour Eiffel avec des spaghettis".
"Il ne peut pas ne pas venir une petite interrogation. "
J'ai pas fait de grandes écoles de commerce mais je suis sceptique", a t-il lancé. "
Vous grandiriez l'Etat à admettre que vous avez merdé", lui a-t-il asséné quelques minutes plus tard.
"De dire qu'on est face à un constat d'échec, oui. Je ne suis pas heureux de la situation", a répondu Emmanuel Macron.
"Ce n'est pas la faute de l'Etat si le projet de reprise n'est pas allé au bout. Mettre toute la responsabilité sur le dos de l'Etat, c'est trop facile" a t-il encore abondé. "Quand une entreprise coule, c'est pas l'Etat qui peut l'empêcher".
"Venir il y a deux ans dire à tous les salariés qu'ils seront repris alors que derrière il n'y a rien, c'est nous prendre pour des cons. Et venir dire qu'aujourd'hui Emmanuel Macron, comme s'il était un citoyen lambda (...) est déçu, c'est nous prendre pour des cons une deuxième fois", avait déclaré François Ruffin aux journalistes en arrivant sur le parking de l'usine vendredi matin.
A la sortie de l'échange, même son de cloche : "Il n'y a rien qui est clair. Il y a eu des promesses qui ont été faites et une absence de suivi".
"Il y a un truc qui est fuyant" dans le discours du chef de l'Etat, a t-il estimé, ajoutant que pour les ex-Whirlpool, "chaque personne ici va vivre sa vie comme elle peut".
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