À présent que l’émotion commence à s’estomper, que le chagrin, la douleur, la colère ont laissé la place à la révolte, que la fierté nationale et la volonté de reconstruire ce qui a été détruit reviennent peu à peu dans nos cœurs, il convient d’oublier ces images de désolation et de rechercher, dans ce drame, dans cet immense incendie, les signes porteurs d’une prochaine renaissance.
J’en vois deux, essentiels et complémentaires.
Le premier, c’est la magnifique croix du Christ, au-dessus de l’autel de la cathédrale, restée dressée, lumineuse, dans la noirceur de l’incendie, qu’on imaginait détruite dans l’effondrement des voûtes, et qui soudain est apparue aux soldats du feu, comme ressuscitée, au milieu des gravats et des poutres calcinées.
C’est, pour moi, le signe que la Vierge Marie n’a pas déserté sa cathédrale et qu’elle l’a protégée, comme elle nous protège tous.
Le second, c’est ce coq dont le chant évoque les trois reniements de saint Pierre.
Il met en garde les Français contre le reniement des valeurs qui fondent leur nation.
Mais il est aussi, pour moi, le coq gaulois, tombé avec la flèche, et qui, réfractaire au désastre, s’est aussitôt dressé sur ses ergots.
Il est, pour moi, le symbole de la France qui entre toujours, à la fin, en résistance, qui n’abandonne jamais, la France de Jeanne, qui tient tête à tous ceux qui veulent la rabaisser ou la détruire.
Mais, par-delà ces deux signes, il est enfin un mauvais présage pour l’actuel président de la République, dont le mandat semble voué à la destruction systématique de tout ce qui reste de la grandeur et de ce qui fait la force de notre pays : destruction de nos valeurs, destruction de notre modèle social, destruction de nos services publics, dépeçage et privatisation accélérée de tous nos biens.
Et la destruction de Notre-Dame, l’un des grands symboles de la France et de son lien à la chrétienté, en est aujourd’hui comme le funeste reflet.
Qu’il se méfie du coq gaulois car, comme celui de la cathédrale, lorsqu’on le croit à terre, le voilà soudain qui se redresse et, comme le Chantecler d’Edmond Rostand, le voilà qui, se plantant face à l’horizon, invite le soleil à remonter des ténèbres pour éclairer un jour nouveau !
Jean-Pierre Pélaez
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