Olivier Milza de Cadenet
Plus le temps passe - et dans ce cas précis, le temps joue pour la pensée officielle - et plus le cas Notre-Dame rappelle celui de l'assassinat de Kennedy en 1963.
Dans les deux affaires, une thèse officielle, immédiatement assénée du haut d'une commission d'enquête chargée, dans la cas américain de confirmer la version de départ souhaitée, à savoir celle du tueur solitaire et "déséquilibré", dans le cas français, celle de "l'accident de chantier".
Même menaces sur les interrogations de ceux qui entendent poser des questions dérangeantes, immédiatement qualifiées de "théories du complot".
On sait ce que furent les difficultés, et les menaces encourues par le juge Garrisson, pendant les quelques dix années de sa contre-enquête.
On ne peut pas ne pas penser encore au 11 septembre, et aux consignes données par le Président G.W.Bush à la commission d'enquête sénatoriale, à savoir l'obligation de trouver des exécutants irakiens, alors que 99% des terroristes étaient de nationalité saoudienne, et sans compter les zones d'ombre pesant toujours sur les faits, près de 20 ans plus tard.
Pour Notre-Dame, rien n'y fait: ni les fumées jaunes du (ou des) départ(s) de feu, typiques de l'usage de thermite, ni la contextualisation des menaces récurrentes sur la cathédrale parisienne - dont la tentative d'attaque avortée de 2016 et les agressions, désormais presque quotidiennes, contre des lieux de culte catholiques.
La reconstruction théâtralisée, sur le site de "Ground zéro", comme le déluge immédiat de projets de réhabilitation de Notre-Dame et ses polémiques, fort opportunes en termes d'éloignement du FAIT, n'ont en effet d'autres fonctions que d'éloigner spectaculairement un événement dont on surjoue précisément le spectaculaire iconique, pour annihiler toute analyse politique et sociétale possiblement dérangeantes.
Après avoir noyé la cathédrale sous des tonnes d'eau, voici qu'on en "noie" le modus operandi de l'incendie sous des tonnes de torrents lacrymaux et de dispositifs compassionnels, désormais bien rodés, comme pour mieux enterrer le 19 avril sous un déluge de "présentisme" permanent et de proclamations reconstructrices.
Au fonds, pour paraphraser Jean Baudrillart, l'incendie de Notre-Dame "n'a pas eu lieu".
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