À quelques mois des élections européennes, l’émission « Complément d’enquête » s’est fendue d’un reportage dont le titre, « Néo-fascistes, populistes : faut-il en avoir peur ? », est censé saisir d’effroi les téléspectateurs dans leurs chaumières.
Et de brandir Matteo Salvini, le ministre de l’Intérieur italien, comme « un peu le nouveau Donald Trump de l’Europe », un « nationaliste et un populiste », « au service d’une politique radicale ». « Complément d’enquête » sort la grosse artillerie : en gros, pour faire simple et court, Hitler est de retour !
Matteo Salvini ? « Décontracté, accessible, adulé comme une rock star, décomplexé » mais aussi « féroce et sympathique », « un style direct, un discours sans filtre », n’en déplaise aux journalistes de l’émission, le vice-président du Conseil et premier flic d’Italie, partout où il se rend, est, justement, accueilli très chaleureusement, pour ne pas dire plus.
Mais cela, « Complément d’enquête » ne l’admet pas.
Car ce n’est pas bien de « se revendiquer une certaine proximité avec le peuple », de lui rappeler « sa longue histoire » ; ce n’est pas bien de scander « les Italiens d’abord », c’est très mal de « stigmatiser les migrants » et d’ordonner le « couvre-feu aux magasins ethniques » qui « foutent le bazar la nuit », ou encore carrément odieux de décréter aux clandestins dans son pays que « pour eux, la belle vie, c’est terminé ».
Un discours vrai, un discours « avec ses tripes » qui « parle aux tripes » des gens, à rebours de celui, vide de substance, des idéologues dits progressistes, auquel il est impossible de s’identifier.
Et que dire des propos qui enfoncent le clou ?
« Si tu n’aimes pas la crèche, si tu n’aimes pas les cloches, si le crucifix te dérange, vas-y, pars ! Le monde est grand », clame celui surnommé le Capitaine.
Sauf à être masochistes ou à vouloir éliminer de ce pays une religion et une culture qui les rebutent pour les remplacer par les leurs, on ne voit pas pourquoi ils n’ont pas choisi, en effet, un pays qui leur ressemble.
Alors, comme les partis en place s’attendent à une déculottée européenne, les Italiens doivent prendre conscience des sombres desseins du « capitaine » de la Ligue.
Rendre la vie plus agréable au peuple en donnant la « priorité aux Italiens », en diminuant leurs impôts, en assurant leur sécurité, en rendant une justice digne de ce nom et en mettant l’accent sur le travail ?
À en croire « Complément d’enquête », ce sont là des objectifs fascistes, populistes, néo-nazis !
Les belles valeurs antifascistes misent donc sur la priorité aux étrangers, sur plus d’impôts, moins de sécurité, moins de justice et moins de travail ?
Mais c’est ce que subissent, précisément, les peuples européens et qu’ils ne veulent plus parce qu’ils n’en peuvent plus !
Bref, encore plus marqué à chaque veille d’élection, on nous fait le coup de la « menace brune ». Francetvinfo, réduit, désormais que les peuples commencent à comprendre à quelle sauce ils sont mangés, à proférer des énormités, y va de toute sa haine à leur égard.
En Autriche, en Finlande, en Hongrie « profondes », les ultranationalistes sont déjà au pouvoir.
Et alors ?
Ma bonne dame, mais c’est l’horreur absolue : ils « attaquent les migrants », ils commettent des « attentats contre des mosquées », ils projettent « d’assassiner des imams ».
Rien de moins.
Tout de même curieux, comme ces infos ne tournent pas en boucle à la télé…
L’ennui, c’est qu’à force de crier au loup sans jamais voir le bout de sa queue, plus grand monde ne croit au retour d’Hitler.
Plus la panique gagne les mondialistes destructeurs des peuples, plus ils basculent dans l’abracadabrant, moins les peuples y adhèrent.
La preuve par les 30 % d’intentions de vote pour le parti de Salvini : c’est une sacrée bonne nouvelle !
Caroline Artus
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