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dimanche 28 octobre 2018

Le « sympathique » lycéen de Créteil avait déjà frappé un policier

 
 
 


 
On en sait désormais plus sur le braqueur du lycée Édouard-Branly
 
 
Créteil, lycée Édouard-Branly, le 18 octobre : un élève met en joue un de ses professeurs en lui intimant de le noter présent.
On connaît la suite.
Filmée, la scène devient vite virale sur les réseaux sociaux.
Déferlante de témoignages d’enseignants victimes de violences.
Lancement de l’ironique hashtag #PasDeVagues pour dénoncer l’absence de soutien de la hiérarchie. Branle-bas de combat au sommet, de Blanquer à Castaner en passant par Macron : « inacceptable », « total soutien », « comité stratégique », « plan d’action ambitieux »
Roulez tambours, sonnez trompettes : le gouvernement, pour l’occasion, sort l’artillerie lourde de la com’.
D’autres font pleurer les violons. Des enseignants de son lycée expliquent que ce « jeune de 15 années […] n’a sûrement jamais pris la mesure de son geste ».
Des journalistes racontent que ce « garçon plutôt sympathique », d’après son entourage, est tout « penaud » de sa « mauvaise blague ».
Qu’il avait, le pauvret, « peur de la réaction de son père » si celui-ci apprenait qu’il avait été en retard en cours.
Des trémolos dans la voix, on convoque, une fois de plus, tous les poncifs de la miséricorde démagogique.
Le Point révèle pourtant, ce vendredi, que cet enfant de chœur n’en était pas à son coup d’essai.

Le 10 août, il « avait frappé un gardien de la paix en plein commissariat de Créteil ».
Interpellé au milieu d’une « quinzaine de jeunes [qui] fumaient de la chicha, des produits stupéfiants et écoutaient de la musique à plein volume », il coupe la parole au policier qui explique la situation à sa mère, venue le récupérer, en le traitant de « menteur ».
L’interrompt une deuxième fois : « T’es un pédé. »
Le policier croit avoir mal entendu ; il réitère l’insulte.
Le représentant de l’ordre « tente de procéder alors à une nouvelle interpellation pour outrage à personne dépositaire de l’autorité publique ».

« La maman essaie de s’interposer […], le lycéen empoigne le policier et le frappe à l’arcade. […]

Deux renforts du commissariat interviennent à leur tour et plaquent le lycéen au sol puis le menottent. 

Le policier blessé a dû se rendre aux urgences médico-judiciaires […]. 

Il a déposé une plainte, tout comme un de ses collègues, blessé durant l’intervention […] 

Le jeune homme avait été placé, lui, en garde à vue. »
Des faits sans doute trop banals pour faire les gros titres des journaux.
Mais qui, à l’heure où le ministre de l’Intérieur « n’exclu[t] pas la présence physique des forces de l’ordre » dans les établissements, posent d’autres questions sur la collaboration entre police et Éducation nationale.
Ou sur la répugnance des chefs d’établissement à transmettre aux enseignants des informations concernant les élèves dangereux.
Depuis le 10 août, on savait cet adolescent, qui avait frappé et blessé deux policiers, complètement irrespectueux de l’autorité et extrêmement violent.
Et pourtant, il a fait sa rentrée comme tous les autres élèves, sans même, selon toute apparence, que les professeurs en aient été avertis.
Comment expliquer, sinon, qu’ils aient écrit dans la presse que le chérubin n’avait pas conscience de la gravité de son geste, et que l’enseignante agressée ait paru « plus lasse que paniquée » ?

Sans doute, une fois encore, a-t-on voulu protéger la racaille d’une éventuelle « stigmatisation ».

Et tant pis pour la sécurité des honnêtes gens.

Christine Célérier

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