Ma voiture diesel est satanique...
La pétition en ligne « Pour une baisse des prix du carburant à la pompe ! » de Priscillia Ludosky, est le déclencheur d’un ras-le-bol contre les taxes, mais aussi contre cette arrogance écologique moralisante insupportable des bobos parisiens.
Avec nos diesels et notre doute sur les véhicules électriques, nous sommes coupables.
Nous somme pêcheurs.
Suivons donc le cas d’un rural (j’en suis) aux prises avec la transition écologique.
En septembre, mon épouse, dont la voiture était éligible à la prime à la casse, envisage pour son remplacement une Citroën C4, occasion récente, à essence – écologie oblige !
Hélas, en version essence, la belle dépasse les normes admises de gaz carbonique (C02) !
Mais, là, accrochez-vous : en version diesel, au contraire, elle passe !
Cela corrobore les affirmations réitérées des constructeurs qui expliquent, depuis dix ans, que les moteurs diesel actuels sont les moins polluants des moteurs thermiques.
Mais ils parlent à des gens qui, de toute façon, n’ont pas envie de les entendre.
Bref, rasant les murs, toute honte bue, nous tentons une reconnaissance vers la voiture électrique. Côté autonomie, elle ne peut avoir d’intérêt qu’en ville où, dans 80 % des cas, elle parcourt moins de soixante kilomètres par jour, à faible vitesse.
Pour moi qui fais chaque jour soixante-douze kilomètres aller/retour pour aller travailler, ça devrait passer.
Évidemment, à condition de refuser phares, chauffage, dégivrage, et d’accepter de se geler en plein hiver.
Mais n’est-ce pas notre part d’expiation ?
C’est alors qu’un sataniste stipendié par le lobby pétrolier m’aborde : savez-vous que cette batterie, justement, consomme autant d’énergie que la fabrication de la voiture ?
Qu’elle siphonne le lithium et les terres rares ?
Et de citer Carlos Tavares, patron de PSA : « L’empreinte carbone de fabrication et du recyclage d’une batterie de véhicule électrique est un désastre écologique. »
Le cycle d’un véhicule électrique le rend aussi polluant qu’un véhicule thermique.
Bon.
Et pour multiplier le parc électrique, il faut davantage d’électricité.
Pas avec le nucléaire, totalement diabolisé.
Non. Avec, ne riez-pas, la « transition écologique » !
Alors, voyons un peu : le désastre financier prévisible de la « route solaire », inaugurée en grande pompe par l’ineffable Ségolène Royal en décembre 2016, aboutit à un bilan catastrophique.
Le 24 septembre 2018, sur Europe 1, le journaliste scientifique Anicet Mbida l’a rappelé : « La production prévue n’est pas de 767 kWh par jour en moyenne, mais de seulement 409 kWh.
Les 2.800 m2 constituant le kilomètre de « route solaire » normande ont coûté cinq millions d’euros hors taxes au contribuable français.
Les énergies renouvelables constituent un gouffre financier dans tous les pays car leur production juxtapose les coûts : développement, rachat de l’électricité à tarif préférentiel, infrastructures de régulation.
Cette pompe à fric permet à quelques industriels malins de se gaver de subventions publiques.
En France, on prévoit plus de dix milliards d’euros ponctionnés sur les factures d’électricité via une taxe (appelée « contribution au service public de l’électricité ») en 2022 !
Sommes folles qui subventionnent des entreprises détenues à l’étranger.
En France, les polytechniciens d’Enedis, que ces sottises font rire, mais assez malins pour se revendiquer hérauts de cette « transition écologique », sont en embuscade.
80 % de l’électricité provient de l’énergie nucléaire.
Avec la sanction des chiffres, il apparaîtra de toute évidence que les besoins supplémentaires engendrés par les véhicules électriques imposeront un moratoire quant au démantèlement des centrales.
Ils le savent et attendent tranquillement.
Ma voiture diesel est satanique, ma voiture électrique inopérante, c’est alors que ma conscience écologique me souffle : « As-tu pensé au train ? »
Car la transition écologique propose aux pauvres les transports en commun.
Hélas, en milieu rural, le réseau ferré SNCF/CGT, lorsqu’il existe encore, est celui des TER.
La SNCF, qui s’en fiche, ne s’intéresse qu’aux TGV.
TER erratiques aux circulations hypothétiques : pannes répétitives, retard interminables, trains carrément supprimés, délivrance des billets supprimée.
Bref, inutilisables pour des ruraux qui en auraient un besoin régulier.
Comme le rappelle Priscillia Ludosky : « On nous taxe au nom de l’écologie, alors que les solutions alternatives ne sont pas prêtes. »
Conclusion : la transition écologique, finalement, c’est de vivre en ville.
Philippe Joutier
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