C'est Ségolène Royal qui le dit...
Elle qui, dans le passé, a pu se décrire sans rire comme la plus compétente du gouvernement Valls avait cru s’imposer à M. Macron au printemps 2017 en présentant comme une évidence le fait qu’elle devait rester ministre.
Alors que notre actuel chef de l’État avait formé sans elle son premier gouvernement, elle l’avait sermonné, non parce qu’il ne l’avait pas prise à l’Écologie (elle n’avait pas osé), mais parce qu’il ne lui avait pas téléphoné pour l’avertir de sa non-sélection.
Sans doute aurait-il dû appeler un à un la cinquantaine de millions de Français majeurs pour s’excuser de ne pas les avoir nommés comme ministre ?
Néanmoins, le culot de Mme Royal a payé, car on lui a donné un poste bien rémunéré dont l’intitulé aurait pu être inventé par un humoriste, tellement il est ridicule et la fonction qu’il recouvre floue : « ambassadrice de France chargée des négociations internationales pour les pôles arctique et antarctique ».
En plus court : « ambassadrice des pôles ».
Ségolène Royal espérait peut-être que le pouvoir ferait appel à ses « compétences » lors du dernier remaniement.
Mais malgré la pénurie de candidats aux postes ministériels, le Premier ministre ne lui a pas téléphoné – enfin, pas à notre connaissance.
Sans doute dépitée, elle se venge et vient de déclarer, sur RTL, que la politique du gouvernement n’est pas « honnête ».
Elle prend pour cible l’augmentation des taxes sur le diesel, qui rendent désormais ce carburant plus cher que l’essence chez certains pompistes.
Selon elle, l’écologie n’a pas à être punitive et les taxes ne seraient pas « légales » (donc illégales !) car, en échange, on devrait baisser les prélèvements sur les produits respectueux de l’environnement.
Sa critique est justifiée, mais Mme Royal n’est-elle pas celle qui a mis en place cette fiscalité sous le gouvernement Valls ?
Comment peut-elle dénoncer des taxes qu’elle a fait voter et qu’elle a mises en place ?
Le gouvernement Philippe a suivi la politique de son prédécesseur en l’accentuant, certes, mais il n’est pas l’inventeur de cet acte « illégal » qui frappe les Français.
Prenons un exemple : en 2014, alors que Mme Royal était ministre de l’Écologie, la TICGN (taxe intérieure de consommation sur le gaz naturel), une taxe perçue sur le gaz, a été étendue aux particuliers.
Une petite partie de ce prélèvement sert à financer le tarif social de l’énergie, ce qui est, à mon sens, anticonstitutionnel, car cette solidarité doit être payée par le budget et non par le consommateur.
Mais la plus grande part de TICGN correspond à la taxe carbone et va dans les poches trouées de l’État.
La TICGN a déjà explosé et va encore enfler dans des proportions catastrophiques.
Ainsi, un couple avec deux enfants payait 80 euros de TICGN en 2016 et devra régler 300 euros en 2022.
Faites le calcul…
Il s’agit d’un véritable hold-up, assez révoltant car, pour contrer un réchauffement hypothétique (de plus en plus de scientifiques remettent en cause les conclusions du GIEC), on va extorquer un tiers de SMIC aux consommateurs qui n’y peuvent rien et le produit de cette rapine ne sera pas utilisé pour lutter contre les rejets de gaz carbonique, mais pour empêcher notre vertigineux déficit de dépasser les 3 % du PIB.
Les prélèvements sur les carburants ou le gaz domestiques sont tellement importants qu’ils expliquent, à eux seuls, que nous soyons parmi les derniers de l’Union européenne pour la croissance car le pays est assommé par ces impôts indus.
Ségolène Royal a donc raison de trouver injuste le gouvernement.
Elle est même trop modérée dans ses réprimandes.
Mais elle a la mémoire bien courte, ou sélective.
Christian de Moliner
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