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dimanche 28 octobre 2018

Les valeurs de Macron ne sont pas celles du peuple français

 
 

 
 
Raphaël Glucksmann fait partie de ces intellectuels inclassables, peut-être parce que, dans ses veines, coule un peu du sang des « nouveaux philosophes ».
 

À la fois révolutionnaire et néo-conservateur, rêvant d’une société ouverte et cosmopolite, ses cibles privilégiées sont le Rassemblement national, Éric Zemmour, les défenseurs de l’identité française… Dans le bouillonnement de sa pensée, il lui arrive pourtant de tenir des positions qui sont comme une autocritique.
Dans l’émission « 28 Minutes », sur Arte, il a souligné le défaut de l’élite française, dont il reconnaît faire partie : « Moi, je suis né du bon côté de la barrière socio-culturelle, je fais partie de l’élite française. J’ai fait Sciences Po, comme la majorité des gens qui nous gouvernent […]. Quand je suis à New York ou Berlin, je me sens plus chez moi, a priori, culturellement que quand je me rends en Picardie, et c’est bien ça le problème. »
Cette « émancipation », ajoute-t-il, on peut la trouver « géniale », mais « ça ne nous permet pas de faire un peuple. Or, il n’y a pas de démocratie si on ne fait pas un peuple. »

Ne résume-t-il pas ainsi le divorce entre les prétendues élites et le peuple ?
Les tenants du pouvoir politique et médiatique vivent dans le monde qu’ils se sont construit, étranger à celui de la majorité des Français.
Leur horizon est limité par leurs préjugés et leur inexpérience de la vie quotidienne.
Tenez ! La hausse du taux des carburants : nos dirigeants sont surpris par l’ampleur des réactions. Une pétition de plusieurs centaines de milliers de signatures.
Des manifestations à venir.
Pour nos élites, l’alourdissement de la taxation, la fiscalité verte, dont les recettes se diluent dans le budget général, tout cela va de soi. Ils ignorent ce que représente le prix d’un plein pour quelqu’un qui, chaque matin, doit prendre sa voiture pour aller travailler.
C’est vrai dans tous les domaines.
Social, économique, international.
Sociétal, même : le monde où vit Fogiel n’est pas le nôtre.
L’euroscepticisme s’explique par le décalage entre les directives de Bruxelles et les aspirations des peuples, entre une construction artificielle et le besoin de retrouver des racines.
Emmanuel Macron est la caricature de cette élite, satisfaite d’elle-même, sûre de détenir la vérité, méprisante pour le menu peuple.
S’il oppose « les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien », c’est que ça correspond à sa vision du monde.
Dans une telle optique, la politique consiste à faire croire aux laissés-pour-compte que leur tour viendra un jour.
Au lieu de faire un peuple, on le défait.
Voyez avec quelle condescendance ces nouveaux parvenus parlent des « populistes » : des imbéciles, des manipulés !
Ils ont bien fait de négliger le résultat du référendum de 2005 !
Pour nos élites, la démocratie est le meilleur des régimes tant que le peuple vote bien.
Elles poussent des cris d’orfraie quand on porte atteinte à « l’État de droit », mais sont les premières à ne pas le respecter.
Nos élites sont tout, sauf démocrates.
Elles se servent de la démocratie plus qu’elles ne la pratiquent.
Ainsi, les macroniens prétendent sans vergogne avoir obtenu l’assentiment de la majorité des Français pour réaliser leur programme !
Avec quelle hypocrisie Emmanuel Macron, pour continuer de vendre des armes à l’Arabie saoudite, explique que la vente d’armes n’a rien à voir avec l’affaire Khashoggi, que c’est de la démagogie d’y voir un motif d’embargo !

Il est cohérent avec son système de valeurs, mais ce ne sont pas les valeurs du peuple français.

Philippe Kerlouan

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