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samedi 14 juillet 2018

L’autopsie vient de révéler la cause de la mort de Naomi Musenga

 
 


L’autopsie vient de révéler la cause de la mort de Naomi Musenga, dont l’appel au centre 15, traité avec légèreté, avait défrayé la chronique il y a six mois.

Sans exonérer l’opératrice de sa faute, on peut estimer aujourd’hui qu’une prise en charge plus rapide n’aurait donc eu qu’une chance infinitésimale de sauver la jeune femme, puisque son décès est dû à une intoxication par le paracétamol, qu’elle avait consommé en automédication pendant plusieurs jours.

C’est une dure loi de la pharmacologie que toutes les molécules qui ont un effet thérapeutique ont immanquablement un ou plusieurs effets secondaires ; parfois fréquents mais bénins, d’autres fois très rares mais redoutables.
Si l’aspirine était inventée aujourd’hui, à part ses effets sur la fluidité sanguine tardivement découverts, elle n’aurait très probablement aucune chance de franchir les épreuves d’autorisation de mise sur le marché !

L’Efferalgan®, le Dafalgan® et bien d’autres présentations du paracétamol – présents dans tous les tiroirs de pharmacies familiales, où ils remplacent l’aspirine depuis quelques décennies contre les douleurs et les fièvres – ne sont, en effet, pas dénués de dangers chez certaines personnes, ou en cas de surdosage, avec des effets comparables à ceux du plus célèbre champignon vénéneux : l’amanite phalloïde.
Le procureur de Strasbourg révèle ainsi que « la destruction évolutive des cellules de son foie a emporté une défaillance de l’ensemble de ses organes conduisant rapidement à son décès ».
La cause initiale, peut-être très bénigne, de cette prise fatale de paracétamol n’a pas été communiquée et il est possible que l’autopsie elle-même n’ait pas été en mesure de la diagnostiquer.
On peut, toutefois, craindre qu’avec les difficultés d’accès aux soins qui se multiplient, ce type d’accident d’automédication ne devienne plus fréquent.
Il existe bien un antidote au paracétamol, la N-acétylcystéïne, mucolytique beaucoup plus connue des bronchiteux sous le nom de Mucomyst® ou d’Exomuc®.
Mais encore faut-il que le diagnostic d’atteinte hépatique ait été fait à temps.

Pour la petite histoire, l’assurance maladie ne la rembourse plus depuis des années, considérant un « service médical rendu insuffisant ».
Mais rassurez-vous, elle est toujours disponible…

Richard Hanlet
Médecin

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