Le 21/11/2015
Le 16 novembre 2015, le président de la République a annoncé, devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles, que 5.000 postes de policiers et gendarmes seraient créés sur deux ans.
Le 16 novembre 2015, le président de la République a annoncé, devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles, que 5.000 postes de policiers et gendarmes seraient créés sur deux ans.
Face à ce qui pourrait apparaître comme une décision de bon sens, il convient de s’interroger de la manière la plus pragmatique qui soit sur la faisabilité de ce projet, en considérant quelques paramètres dont peu de nos concitoyens sont informés.
Tout d’abord, et pour ne prendre que le cas de la police nationale, les seules écoles nationales de police encore en activité n’ont actuellement pas la capacité de former autant d’agents.
Il faut donc accroître cette capacité, c’est-à-dire ouvrir de nouveaux centres de formation, et par conséquent recruter des formateurs au sein du personnel actif qui est déjà en sous-effectif.
Cela prendra des mois, au meilleur des cas.
Il faudra ensuite organiser des concours.
C’est-à-dire mettre en place un calendrier de recrutement, pour que les candidats (en espérant qu’il y en ait suffisamment) puissent passer les épreuves écrites, orales et sportives leur permettant, s’ils sont retenus, d’intégrer une école de police.
Ces impétrants devront ensuite suivre une formation initiale (une année après l’incorporation en école), puis un stage d’un an, avant d’être régulièrement titularisés dans leur fonction.
Il semblerait donc que l’adage selon lequel « gouverner, c’est prévoir » trouve ici toute sa signification, et qu’il est évident que jamais nous n’aurons 5.000 policiers et gendarmes opérationnels en plus d’ici deux ans.
Par ailleurs, cet objectif de recrutement reste très insuffisant eu égard aux besoins réels permettant d’assurer la protection de nos concitoyens.
À l’appui de cette affirmation, je rappellerai simplement que 12.469 postes ont été supprimés entre 2007 et 2012, lesquels n’ont pas été remplacés.
Ce n’est pas en communiquant que l’on dirige un État, mais en agissant, et en anticipant les besoins, particulièrement dans un domaine aussi vital que celui de la sécurité publique.
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