Le 15/08/2015
C’est fou comme le coup des origines modestes marche encore dans notre pays.
Christian Estrosi en sait quelque chose en matière de promotion de sa vie et de son oeuvre.
Jetez un petit coup d’œil sur ses tweets estivaux et vous serez édifiés.
Christian fait du sport, Christian à la montagne, Christian à la plage, Christian en Israël…
Il est passé par ici, il repassera par là !
Dans sa confession parue dans Closer – le Père Lachaise des puissants de notre temps- mon Christian, comme l’appelle familièrement le délicat Patrick Sébastien, compare Sylvester Stallone à sa propre personne, et non le contraire.
« Au fond, son parcours est le même que le mien : "Sly" est fils de Calabrais comme je suis fils de Perugia (Pérouse en Ombrie, ndlr), nous avons des origines modestes, avons été propulsés dans un monde qui n’était pas le nôtre ».
C’est fou comme le coup des origines modestes marche encore dans notre pays.
Mitterrand qui appartenait à la meilleure bourgeoisie provinciale se dit fils de cheminot lorsqu’il se présenta à la présidentielle de 1965 sous son étiquette encore fraîche et joyeuse d’homme de gauche.
Évidemment, son père n’avait jamais enfourné de charbon dans la chaudière de la locomotive.
Mais il avait été un temps chef de gare, alors…
On se souvient aussi du discours de Sarkozy, né Sarkozy de Nagy-Bocsa qui fit sans doute pleurer – on ne sait si ce fut de rire ou d’émotion- dans les chaumières de Neuilly et d’ailleurs lorsqu’il évoqua son enfance de « petit Français de sang mêlé ».
Il n’y eut que Giscard, qui décidément ne fit jamais les choses comme tout le monde, car il n’était sans doute pas comme tout le monde, pour se vanter publiquement de descendre de Louis XV, certes par la cuisse gauche, mais tout de même !
Mais je m’égare.
Revenons à notre Adonis de la baie des Anges.
Dans cette confession, M. Estrosi reconnaît qu’il a été propulsé dans un monde qui n’était pas le sien.
Propulsé semble être effectivement le mot juste pour cet ancien conseiller municipal de la mandature Médecin, son parrain en politique pourrait-on dire.
Ce qui tend à montrer, contrairement à ce que laisse entendre le Rocky niçois, que l’on ne se fait jamais complètement soi-même.
M. Estrosi compare, disais-je plus haut, Stallone à sa propre personne et non le contraire.
Orgueil, modestie, naïveté, maladresse ou salade niçoise de tout cela à la fois, je ne sais.
Il est vrai que s’il devait comparer son œuvre à celle de Stallone, cela pourrait être assez amusant. Stallone : un début de carrière en 1970 assez modeste et disons plutôt insolite, dans un film érotique intitulé L’Etalon italien.
Passons sur les Rambo, Rocky et autres Expendables, films dans lesquels M. Estrosi trouve certainement l’inspiration de sa politique sécuritaire si, à Dieu ne plaise, il accédait à de plus hautes responsabilités et évoquons quelques chefs d’œuvre moins connus.
1974 : Les mains dans les poches. 1991 : L’embrouille est dans le sac. 2012 : Du plomb dans la tête.
Comme on dit au cinéma : toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite…
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