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mardi 6 janvier 2015

Le crachat de la République .

                                                    


Le 06/01/2015



Qu’est-ce que le savoir-vivre aujourd’hui ?
    
« Le sentiment d’appartenance à un ordre, qui oblige ses membres à certaines règles de bonne conduite et de savoir-vivre, est un engagement tacite auquel tout décoré doit se soumettre. »

 C’est ce qu’on peut lire à la page « Droits et devoirs du décoré » sur le site Internet de la grande chancellerie de la Légion d’honneur.
 Mais qu’est-ce que le savoir-vivre aujourd’hui ?
 Est-ce une notion réservée aux seuls lecteurs de la délicieuse baronne Nadine de Rothschild et qui perd toute valeur, une fois passée la grille du château ?
Au passage, ne confondons pas le savoir-vivre avec le fameux « vivre ensemble » que les bobos veulent imposer au peuple vivant hors les murs, alors qu’eux a contrario font tout pour vivre entre eux.
Du reste, on notera que ce « vivre ensemble », dont on a plein la bouche à gauche (surtout) et à droite (par mimétisme), connaît un succès proportionnel à l’effondrement du savoir-vivre.
 L’impolitesse peut être la première marche d’un escalier à « vices » dont la deuxième est l’incivilité, la troisième la délinquance…
Le savoir-vivre, c’est tout un tas de règles non écrites qui commencent simplement par « mouche ton nez, dis bonjour à la dame » et qui, avec l’avancée dans la vie, commandent de se comporter avec dignité, en actes et en paroles, jusqu’au dernier jour si possible.
 
Ainsi, on peut se demander si c’est bien se conduire et faire preuve de savoir-vivre, alors qu’on a atteint l’âge de la sagesse et que l’on porte en sautoir le premier Ordre, que d’écrire dans un tweet : « Si une bombe explose sur les Champs à cause de #laManifPourTous c’est pas moi qui vais pleurer » ?
 On est en droit d’en douter.
 Bonne conduite, savoir-vivre lorsqu’on écrit avec délicatesse : « Louer son ventre pour faire un enfant ou louer ses bras pour travailler à l’usine, quelle différence ? »
On peut encore douter.
 Enfin, bonne conduite, savoir-vivre lorsqu’on écrit à propos d’un critique littéraire du Monde, journal dont on est propriétaire : « Chevillard ou Cosnard ? Où le connard n’est pas celui qu’on pourrait croire » ?

 Là aussi, le doute est toujours permis.
 Même au château, on n’insulte pas ainsi les domestiques !
 Ce sont pourtant les mots d’un homme réputé, recommandable aux yeux des puissants, un homme qui certainement doit savoir faire le baise-main et qui ne doit jamais manquer d’accorder sa cravate avec ses chaussettes.

Vous aurez bien entendu reconnu Pierre Bergé…

 Cet homme sera bientôt élevé à la dignité de grand officier de la Légion d’honneur.

 Est-ce à dire qu’il considérera ses prérogatives en matière d’insultes et de grossièretés, elles aussi, dignes d’être élevées au rang supérieur ?

Noblesse oblige, dit-on pourtant…

Une fois que le Président lui aura épinglé sur le côté droit de la poitrine – celui du portefeuille – le « crachat » d’argent, cet homme aura droit aux honneurs militaires pour ses funérailles, tout comme les soldats tombés au champ d’honneur.

Ce jour-là, on pleurera.

Lire aussi : Pierre Bergé, ou le naufrage de la vieillesse…

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