Le Point.fr - Publié le - Modifié le
"Ce matin, les Vendéens et les Charentais ont découvert dans le journal qu'ils étaient revenus au Moyen Âge : c'est le fait de la princesse qui s'étale à la une de la presse !"
Le sénateur de la Vendée Bruno Retailleau (UMP) a trempé sa plume dans le vitriol pour réagir à la décision de Ségolène Royal d'opposer son veto à l'autoroute A831, un tronçon de 60 kilomètres environ qui doit relier la Vendée à la Charente-Maritime et qui, pour son malheur, traverse le marais Poitevin.
D'où le titre du billet du sénateur publié samedi sur son blog : "Le marais Poitevin n'est pas le jardin de Ségolène Royal !"
L'élu, qui ne décolère pas, file la métaphore dans Ouest-France : "C'est le caprice de dame Ségolène Royal, [...] qui se prend peut-être pour Aliénor d'Aquitaine", s'étrangle-t-il.
Depuis deux jours, la polémique prend de l'ampleur.
En effet, le sénateur UMP n'est pas le seul à se révolter contre la décision unilatérale de la ministre de l'Écologie.
Jacques Auxiette, président (PS) du conseil régional des Pays de la Loire, n'y va pas non plus par quatre chemins : "La déclaration de madame Royal intervient de façon totalement improvisée", a-t-il déclaré.
Selon lui, c'est le contournement du Marais imposé par Ségolène Royal elle-même qui entraîne le surcoût qu'aujourd'hui l'État ne veut pas financer : "Tout se passe comme si Ségolène Royal redevenue ministre de l'Écologie ne voulait pas déjuger Ségolène Royal ancienne ministre de l'Écologie, à l'origine d'un contournement coûteux et écologiquement très contestable de l'A831 par le nord de Niort.
Ce n'est pas parce que l'on est ministre que l'on peut faire deux fois les mêmes bêtises !" écrit furieux Jacques Auxiette.
"Une décision arbitraire, une argumentation fallacieuse"
Ce lundi, les élus du Grand Ouest ont signé un courrier transparti pour dénoncer "le mépris" de la ministre et appelé à l'"arbitrage au plus haut niveau de l'État".
Parmi les signataires, Jacques Auxiette, mais aussi Dominique Bussereau, ancien ministre UMP et président du conseil général de Charente-Maritime, Olivier Falorni, le député de Charente-Maritime, qui avait fait chuter Ségolène Royal en lui barrant la route de l'Assemblée nationale en 2012, ou encore Jean-François Fountaine, le maire (PS) de La Rochelle.
Selon ces élus, l'autoroute, actée en 2011 par François Fillon, est indispensable au développement économique de la région.
"Nous en avons assez que le gouvernement joue avec nos emplois", écrit ainsi Bruno Retailleau.
Selon Laurent Piha, président de l'association des entrepreneurs du Pays de Fontenay-le-Comte, "cette décision arbitraire construite sur une argumentation fallacieuse creuse davantage encore le fossé entre les politiques, les citoyens et le monde de l'entreprise".
La situation peut devenir délicate pour la ministre, qui, dans l'opposition, déclarait que l'écologie ne devait pas être "punitive" et entraver la croissance.
D'autant qu'elle s'est mise dos au mur : "Ils peuvent manifester, je ne donnerai pas le feu vert", a-elle
déclaré.
Elle est donc condamnée à tenir ou à avaler son chapeau.
A831 : lettre à Manuel Valls publié par Lepoint.fr
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Ici, les commentaires sont libres.
Libres ne veut pas dire insultants, injurieux, diffamatoires.
À chacun de s’appliquer cette règle qui fera la richesse et l’intérêt de nos débats.
Les commentaires injurieux seront supprimés par le modérateur.
Merci d’avance.