Le 26/09/2014
Dormez tranquilles, braves citoyens, l'Etat veille sur vous !
Il y a quelques jours
C à vous (sur la 5) recevait un expert en terrorisme de derrière les fagots qui expliquait que le danger terroriste est réel, mais que Valls et Cazeneuve ont raison
, "il ne faut pas en avoir peur".
Nous n'avons rien à craindre, affirmait-il, "
la police et les services de renseignements arrêtent tous les djihadistes rentrant de Syrie et d'Irak".
La meilleure preuve, l'arrestation à Orly de trois d'entre eux rentrant par le vol Air France (un qui n'était pas en grève) en provenance d'Istanbul, dont le beau-frère de Mohamed Merah.
En fait, ils ne sont pas arrivés à Orly mais à Marseille où personne ne les attendait, sont sortis tranquillement de l'aéroport, "
ont téléphoné à leur avocat qui les a rassurés, ils n'ont rien à craindre s'ils se présentent à la gendarmerie".
Ils l'ont fait, mais pas fous, pas à Marseille, dans l'Hérault où ils en ont, disent-ils, enfin trouvé une... fermée !
Pour rassurer ses auditeurs, le journaliste avait ajouté qu'il ne fallait pas avoir peur, "
sur les 180 djihadistes déjà rentrés, 100 sont sous étroite surveillance".
Sauf que la police marocaine en a arrêté le mois dernier qui rentraient de Syrie via le Maroc, et de Tanger s'apprêtaient à prendre en toute tranquillité le ferry pour Gibraltar.
Sauf qu'une fois en Europe, ils auraient pu circuler et passer les frontières sans problème en train, en car, en voiture de location ou celle d'un ami, Schengen oblige.
Sauf qu'on ne sait pas combien sont en Libye, ou ailleurs en Afrique, s'ils ont été signalés comme terroristes et s'ils ne sont pas rentrés en passant par Malte et l'Italie, ou un bateau non déclaré, ou encore via Alger.
Sauf que maintenant nous savons avec quelle efficacité la police Air-frontières les attend là où ils n'arrivent pas grâce à une "exception française" bien connue, l'inorganisation administrative.
Que l'on ne nous dise pas que c'est de la faute des Turcs qui n'ont pas prévenu du changement d'avion, il y a une ambassade et des consulats de France en Turquie qui étaient parfaitement au courant de l'expulsion des trois terrorises et Air France savait aussi qu'ils avaient été changés de vol.
Sauf qu'il faut une vingtaine de flics (source préfecture de police) pour assurer efficacement l'
étroite surveillance d'un suspect, soit 2 000 agents si vraiment 100 jeunes djihadistes sont sous
"une étroite surveillance" qui peut durer des mois avant qu'ils ne passent à l'acte qui permettra avec un peu de chance de les arrêter.
Sauf le coût que cela représente pour une police financièrement exsangue par la restriction de ses budgets.
Sauf qu'il y a 80 djihadistes qui ne sont pas "sous étroite surveillance" et probablement quatre ou cinq ou fois plus qui sont rentrés par des moyens plus discrets que l'avion, en voiture par exemple (deux jours de route dans l'espace Schengen depuis la Turquie une fois passés en Grèce, en Bulgarie ou en Roumanie).
Sauf qu'une fois de retour dans leur cité, ils vont réclamer leurs arriérés de RSA et courir se faire soigner sans rien débourser, via la Sécu, les "chtouilles" qu'ils auront rapportées de leur séjour au milieu des puces et des rats qui grouillent, dit-on, dans les ruines des villes de Syrie.
Est-ce que le gouvernement ne se foutrait pas par hasard des Français ?