On ne savait pas qu’à côté de la liberté d’expression, de la liberté de la presse, de la liberté de conscience, l’un des piliers de la démocratie était la liberté de cracher.
À quoi reconnaît-on une commune administrée par le Front national ?
À ce qu’elle est mieux gérée, moins bien gérée, plus propre, mieux tenue, plus violente, plus prospère, moins riche, moins subventionnée, moins fréquentable qu’une autre ?
Vous n’y êtes pas.
Tout simplement à ce qu’elle est l’objet de la surveillance quotidienne, rapprochée et malveillante des médias, en quête – comme un chien d’un os – de la maladresse, de l’incident, de la petite histoire, du « dérapage », de la malversation qui permettraient de la montrer du doigt, de la stigmatiser et de la donner en contre-exemple à la France entière.
C’est le cas, naturellement, des dix villes conquises en mars dernier par des candidats du FN.
C’est le cas, au premier chef, de la plus importante d’entre elles – Béziers, 70.000 habitants –, emportée de haute lutte et contre tous les pronostics raisonnables par notre ami Robert Ménard, qui bénéficiait de l’investiture de Debout la République, du Rassemblement pour la France de Christian Vanneste, du Mouvement pour la France de Philippe de Villiers et du soutien de Marine Le Pen.
L’un des premiers arrêtés du nouveau maire instituait un « couvre-feu » pour les mineurs de moins de treize ans, à savoir l’interdiction, en dessous de cette limite, de sortir non accompagné d’un adulte, passé onze heures du soir.
Là-dessus, grand branle-bas dans le Landerneau qui pense comme il faut : atteinte à la liberté élémentaire d’aller et venir, abus de pouvoir, prodromes rampants d’une dictature d’ordre moral… L’émotion, largement artificielle et totalement artificieuse, se dissipa plus vite qu’elle n’était venue lorsqu’il apparut qu’une telle mesure (de bon sens) avait été déjà prise par d’autres édiles, y compris de gauche, et qu’elle était approuvée par l’immense majorité des parents.
Voilà-t-il pas, là-dessus, que Ménard s’avise d’interdire aux heures ouvrables l’exposition du linge de maison aux balcons des immeubles de sa ville.
Nouvelle levée de boucliers, aussi spontanée et aussi éphémère que la précédente.
Si pittoresque qu’en soit le spectacle, les observateurs de bonne foi conviennent que l’avenir touristique de la vieille cité biterroise ne passe pas plus que celui de sa voisine Carcassonne par sa transformation en médina ou en casbah.
Lorsque le maire dit sa préférence pour le port, par tous les élèves, d’une blouse ou d’un uniforme dans les établissements scolaires de Béziers, à commencer par les écoles primaires, les professeurs de vertu s’alarment : n’est-ce pas le commencement de la caporalisation, de la militarisation, de l’embrigadement de la jeunesse ?
On sait où ça commence, on sait où ça finit.
Les esprits échauffés se calment rapidement : l’adoption d’une tenue semblable pour tous les enfants évite qu’on distingue le riche et le pauvre à leurs vêtements, gomme les différences sociales, crée un sentiment d’appartenance et de fierté communes.
Le principe en est reconnu et appliqué dans les démocraties scandinaves et anglo-saxonnes, entre autres régimes totalitaires.
Raté, encore une fois.
Quatrième offensive, ces derniers jours. Robert Ménard prétend prohiber et sanctionner éventuellement la pratique répugnante et hygiéniquement contestable du crachat en pleine rue, pratique qui tend depuis quelques années à se généraliser, notamment au sein de notre belle jeunesse, comme chacun est à même de le constater.
Qui pourrait s’élever contre une décision courageuse et parfaitement justifiée, direz-vous ?
Eh bien, vous avez perdu.
D’ingénieux exégètes font observer qu’en période de ramadan, il est interdit aux fidèles d’avaler quoi que ce soit, fût-ce leur salive, entre le lever et le coucher du soleil.
L’interdiction du crachat est attentatoire à la liberté du culte, discriminatoire, islamophobe.
Bien mieux, bien pire : un érudit bien intentionné rappelle qu’en 1942, le régime honni de Vichy s’était déjà attaqué à la libre expectoration.
Ménard = Pétain = Darnand = Barbie = Hitler. C.Q.F.D.
Le fascisme ne passera pas dans la ville natale de Jean Moulin.
Il adviendra de cette nouvelle cabale ce qu’il est advenu des précédentes.
Le bon sens populaire en fera justice.
C’est égal, on ne savait pas qu’à côté de la liberté d’expression, de la liberté de la presse, de la liberté de conscience, l’un des piliers de la démocratie était la liberté de cracher sans laquelle il n’est pas de République heureuse.
À ce qu’elle est mieux gérée, moins bien gérée, plus propre, mieux tenue, plus violente, plus prospère, moins riche, moins subventionnée, moins fréquentable qu’une autre ?
Vous n’y êtes pas.
Tout simplement à ce qu’elle est l’objet de la surveillance quotidienne, rapprochée et malveillante des médias, en quête – comme un chien d’un os – de la maladresse, de l’incident, de la petite histoire, du « dérapage », de la malversation qui permettraient de la montrer du doigt, de la stigmatiser et de la donner en contre-exemple à la France entière.
C’est le cas, naturellement, des dix villes conquises en mars dernier par des candidats du FN.
C’est le cas, au premier chef, de la plus importante d’entre elles – Béziers, 70.000 habitants –, emportée de haute lutte et contre tous les pronostics raisonnables par notre ami Robert Ménard, qui bénéficiait de l’investiture de Debout la République, du Rassemblement pour la France de Christian Vanneste, du Mouvement pour la France de Philippe de Villiers et du soutien de Marine Le Pen.
L’un des premiers arrêtés du nouveau maire instituait un « couvre-feu » pour les mineurs de moins de treize ans, à savoir l’interdiction, en dessous de cette limite, de sortir non accompagné d’un adulte, passé onze heures du soir.
Là-dessus, grand branle-bas dans le Landerneau qui pense comme il faut : atteinte à la liberté élémentaire d’aller et venir, abus de pouvoir, prodromes rampants d’une dictature d’ordre moral… L’émotion, largement artificielle et totalement artificieuse, se dissipa plus vite qu’elle n’était venue lorsqu’il apparut qu’une telle mesure (de bon sens) avait été déjà prise par d’autres édiles, y compris de gauche, et qu’elle était approuvée par l’immense majorité des parents.
Voilà-t-il pas, là-dessus, que Ménard s’avise d’interdire aux heures ouvrables l’exposition du linge de maison aux balcons des immeubles de sa ville.
Nouvelle levée de boucliers, aussi spontanée et aussi éphémère que la précédente.
Si pittoresque qu’en soit le spectacle, les observateurs de bonne foi conviennent que l’avenir touristique de la vieille cité biterroise ne passe pas plus que celui de sa voisine Carcassonne par sa transformation en médina ou en casbah.
Lorsque le maire dit sa préférence pour le port, par tous les élèves, d’une blouse ou d’un uniforme dans les établissements scolaires de Béziers, à commencer par les écoles primaires, les professeurs de vertu s’alarment : n’est-ce pas le commencement de la caporalisation, de la militarisation, de l’embrigadement de la jeunesse ?
On sait où ça commence, on sait où ça finit.
Les esprits échauffés se calment rapidement : l’adoption d’une tenue semblable pour tous les enfants évite qu’on distingue le riche et le pauvre à leurs vêtements, gomme les différences sociales, crée un sentiment d’appartenance et de fierté communes.
Le principe en est reconnu et appliqué dans les démocraties scandinaves et anglo-saxonnes, entre autres régimes totalitaires.
Raté, encore une fois.
Quatrième offensive, ces derniers jours. Robert Ménard prétend prohiber et sanctionner éventuellement la pratique répugnante et hygiéniquement contestable du crachat en pleine rue, pratique qui tend depuis quelques années à se généraliser, notamment au sein de notre belle jeunesse, comme chacun est à même de le constater.
Qui pourrait s’élever contre une décision courageuse et parfaitement justifiée, direz-vous ?
Eh bien, vous avez perdu.
D’ingénieux exégètes font observer qu’en période de ramadan, il est interdit aux fidèles d’avaler quoi que ce soit, fût-ce leur salive, entre le lever et le coucher du soleil.
L’interdiction du crachat est attentatoire à la liberté du culte, discriminatoire, islamophobe.
Bien mieux, bien pire : un érudit bien intentionné rappelle qu’en 1942, le régime honni de Vichy s’était déjà attaqué à la libre expectoration.
Ménard = Pétain = Darnand = Barbie = Hitler. C.Q.F.D.
Le fascisme ne passera pas dans la ville natale de Jean Moulin.
Il adviendra de cette nouvelle cabale ce qu’il est advenu des précédentes.
Le bon sens populaire en fera justice.
C’est égal, on ne savait pas qu’à côté de la liberté d’expression, de la liberté de la presse, de la liberté de conscience, l’un des piliers de la démocratie était la liberté de cracher sans laquelle il n’est pas de République heureuse.
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