C’est une passion française : voter contre.
J’étais gamin encore, en 1965, et nombre de gens ont voté contre Mongénéral.
Passons sur ceux qui ont voté pour Lecanuet (dents blanches, sourire américain et financement de même origine) ou pour Tixier-Vignancour (pas grand monde, et pourtant les anciens de l’OAS et les nostalgiques du pétainisme étaient nombreux en France à l’époque).
Mais le débat s’était focalisé sur la politique de De Gaulle — pour ou contre.
Premier coup d’éclat de Mitterrand, qui parvint à mettre le grand Charles en ballottage.
En 1981, contrairement à ce qu’a tenté par la suite de faire croire le PS, on a surtout voté contre Giscard — et Mitterrand n’a été élu que par l’appoint des chiraquiens, qui préparaient l’avenir.
En 1995, il a bien fallu que la droite vote contre Balladur pour élire Chirac.
Sans parler de 2002, où nous avons voté contre Le Pen.
Le problème, c’est que Chirac s’est aisément persuadé que 82% des Français approuvaient sa politique.
Engueulade sérieuse hier avec un représentant du SNES.
Macron, que ces imbéciles appellent à élire sous prétexte de vote anti-Marine (comme l’UNSA et le SGEN, qui furent les syndicats-godillots de Najat, et seront les syndicats-poubelles de Macron), se croira légitimement élu, lui disais-je, et appliquera la politique libérale, européenne version Schaüble et mondialiste version Goldman Sachs, qui leur pend au nez : des profs recrutés par les chefs d’établissement sur des critères obscurs, et notés par une coalition d’administratifs, de parents et d’élèves.
C’est pour le coup qu’ils seront obligés de mettre de bonnes notes !
Les dernières rumeurs en provenance des états-majors font état de la nomination de Philippe Meirieu à l’Education.
C’est comme si on avait nommé Landru secrétaire d’Etat aux veuves de guerre…
Ou Benoist Apparu, qui a rédigé le livre de Juppé sur l’école.
Nous voilà bien !
Oui, je vais céder à la vieille passion française, et voter contre.
Ou plutôt, voter pour : pour l’Etat et pour la nation.
Pour l’universalité de la langue française.
Au moins, que je ne puisse pas me reprocher, pendant les cinq ans d’une présidence Macron qui mettra la France dans le même état que la Grèce, d’y être pour quelque chose.