21h45
Les événements de janvier 2015 ont prouvé deux choses : qu’une grande nation peut se trouver en quelques heures au bord de l’abîme du fait d’une poignée de tueurs capables de semer la panique.
Mais, dans l’ensemble, une fois les sicaires neutralisés et la sidération passée, les Français ont réagi de manière extraordinairement civilisée : aucun appel à la haine, aucun pogrom ou expédition punitive, quelques actes malveillants, inévitables dans ce contexte. [...]
Mais cette retenue est fragile.
Si demain des nervis commençaient à tirer sur les fidèles dans une église ou dans une synagogue, provoquant un bain de sang, le risque de représailles augmenterait de façon vertigineuse.
c’est exactement ce que veulent les djihadistes : couper définitivement les fidèles du coran de la communauté nationale et provoquer une guerre civile dont ils s’imaginent sortir vainqueurs. [...]
Il suffirait d’un dérapage pour que la vieille extrême droite resurgisse et retrouve, plutôt dans ses marges, sa tradition insurrectionnelle.
Le pire pourrait se produire : une équipée d’identitaires allant attaquer des mosquées tandis que les banlieues s’embraseraient sous bannière coranique.
Alors, deux formes de sauvagerie se feraient face et ce serait le pire cas de figure : l’une renouant avec le fascisme d’hier, l’autre invoquant la mythologie du colonisé, rejouant sur le territoire français une nouvelle guerre d’Algérie.