@MDIALIBREVRIFI1 · 29 nov.
Plainte déposée par Juan Branco devant la Cour de Justice défendant les intérêts d'un policier en faction ce jour-là, en raison des "failles" dans le dispositif de sécurité.
C'est bien pire que cela.
Il faut réécouter Sandra Bertin, la responsable du centre opérationnel de la police municipale et de la vidéosurveillance nicoises, qui, dès le lendemain des faits, accusait le ministère de l'Intérieur d'avoir voulu ni plus ni moins maquiller la scène du crime.
Elle affirmait avoir été "harcelée pendant une heure" pour attester "de positions spécifiques de la police nationale" sans aucune réalité sur les écrans. Mais aussi "effacer les bandes de six caméras" ayant filmé l’attaque, en rendant un rapport sous forme de document word "modifiable". Donc falsifiable.
Pris au dépourvu, Bernard Cazeneuve, contre-attaqua en portant plainte contre elle pour diffamation. Mais elle fut relaxée par le tribunal correctionnel.
Elle avait déposé plainte entre temps pour abus d'autorité, mais le procureur, Jean-Michel Prêtre, classa sans suite. Il s’était notamment basé sur le rapport de l’Inspection générale de la police réalisé sur la demande du ministre de l’Intérieur qui avait conclu que le dispositif de sécurité était "normalement dimensionné".
Sandra Bertin déposa plainte alors de nouveau, avec constitution de partie civile auprès du doyen des juges d’instruction, et au surplus, pour "escroquerie aggravée". Elle était profondément choquée et meurtrie d'être traduite en justice pour avoir dit la vérité.
Une femme que la plupart considèrait comme "une fonctionnaire très consciencieuse, extrêmement bien notée, et qui ne faisait que son travail".
Mais les juges du fond de discréditèrent subtilement sa parole, en considérant qu'elle avait "pu en toute bonne foi", "fatigue physique et nerveuse" aidant, "interpréter de manière erronée la demande" d'un commissaire, puis d'un commandant, puis d'une commissaire de la Direction centrale de la sécurité publique" (!) identifiée comme Myriam Benrhala.
La procureure, quant à elle, beaucoup moins subtile, estima avec la même "impartialité" qu'elle avait "fantasmé" les pressions du ministère de l'intérieur. Pourtant, la justice disposait de tous les témoignages des personnes qui étaient autour de la policière municipale au moment des faits, et qui ont rapporté la même conversation, la même pression.
La sous-direction anti-terroriste (SDAT) de la police judiciaire, avec l'accord du Parquet, a même exigé du responsable du centre de supervision urbain de Nice, de "procéder à l'effacement complet des enregistrements de l'ensemble des caméras". Le tribunal remonta également la chaîne de commandement jusqu’à Patrick Strzoda, qui dirigeait à l’époque le cabinet de Bernard Cazeneuve. Le même qui dirige aujourd'hui le cabinet du président Emmanuel Macron.
Mais la policière ne cessa de clamer haut et fort : "Je n’ai fait que dire la vérité et, quelle que soit la décision, je maintiendrai ce que j’ai dit". Une vérité qui en cache une autre bien plus tragique : l’entrée du périmètre piéton de la promenade des Anglais n’était pas protégée par la police nationale le soir du 14 juillet, contrairement à ce qu'à affirmé le Ministère de l'intérieur, la Préfecture des Alpes-Maritimes, mais également le Premier ministre Manuel Valls.
À croire le communiqué officiel, le début de la zone piétonne de la promenade des Anglais aurait été barré par des voitures de la police nationale qui bloquaient le passage. Ce qui est entièrement faux.
Le terroriste a donc pu rentrer facilement dans la rue piétonne avec son poids lourd en montant simplement le trottoir et commettre son carnage.
Sans parler des multiples repérages avant les faits n'ayant éveillé aucun soupçon, avec un camion de 19 tonnes ayant pu traverser à plusieurs reprises une zone réservée uniquement à 1,3 tonne...