Nicolas Gauthier
La lente agonie, ponctuée de soubresauts grotesques, de ces partis naguère donnés pour être de gouvernement est un émerveillement de chaque instant.
Il est vrai que le résultat de Benoît Hamon ne donne pas envie de faire la chenille qui redémarre.
Pas plus que le ralliement désordonné et peut-être un poil anticipé du PS à Emmanuel Macron ne donne guère celle de danser le zouk.
Alors, il faut bien s’occuper.
Torcher un tract, par exemple, qu’il était prévu de tirer et de distribuer à quatre millions d’exemplaires.
Manque de vase, le bidule inonde les réseaux sociaux avant même d’avoir vu le jour chez l’imprimeur.
De quoi s’agit-il donc ?
D’un portrait de Marine Le Pen en forme de photomontage, avec cordon de grand-croix de la Légion d’honneur, en costume de Présidente, millésime gaullien, dans la bibliothèque élyséenne.
Radieuse, où elle y affiche le sourire qu’on lui connaît si bien, à la fois rieur et carnassier.
Quant à l’accroche, un fort sobre « Ça jamais ! Votons le 7 mai pour la République. Votons Emmanuel Macron ! »
Mais, premier problème, le photomontage en question paraît avoir été réalisé par un stagiaire en état d’hypoglycémie avancée.
D’où ce tweet signé Brasiers & Cerisiers : « Chaud au PS ils ont même plus les moyens de se payer un graphiste pour leur dernier tract avant de mourir. »
Pire : d’autres estiment, non sans raison, que Marine Le Pen est trop à son avantage sur ce document. Autre tweet d’une certaine Anne Soleilhavoup : « Tract ?! Ça veut dire que ça va être distribué ça ? Une image de Le Pen distribuée par des militants PS ? Qui a pensé à ça ???! »
Il est un fait que…
Il est un autre fait que…
D’un point de vue plus politique, cet autre tweet de Simon Labouyrie : « Donc le PS qui n’a pas bougé un orteil pour Hamon pond un tract à 4M d’exemplaires pour Macron en quelques heures. Tout va bien. »
Enfin, pas si bien que ça, le Parti socialiste ayant finalement renoncé à imprimer et diffuser la chose incriminée, sous la pression de nombre d’élus ayant signifié à leur direction à la fois incompréhension et consternation.
En politique, on en a connu, des zigomars qui se tiraient une balle dans le pied ; mais des olibrius qui s’y vidaient un chargeur entier pour ensuite se faire hara-kiri à coups de bananes molles, c’était du jamais vu.
La lente agonie, ponctuée de soubresauts grotesques, de ces partis naguère donnés pour être de gouvernement est décidément un émerveillement de chaque instant.
bvoltaire
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