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dimanche 8 juin 2014

Les "guerres invisibles" de Barack Obama .

Samedi 7 Juin 2014 à 13:00
Régis Soubrouillard

Les "guerres invisibles" de Barack Obama

Après avoir livré une des enquêtes les plus fouillées sur les sociétés militaires privées (SMP), le journaliste Jeremy Scahill se penche sur les méthodes de l'administration Obama dans sa guerre contre le terrorisme.

 Article paru dans Marianne daté du 30 mai sous le titre "La guerre, c'est la paix"

Quelques mois après le 11 septembre 2001, le directeur exécutif de la CIA avait prévenu : « Nous gagnerons la guerre contre le terrorisme, grâce à des forces dont vous ne savez rien, des opérations dont vous ne verrez rien et des méthodes que vous préféreriez sans doute ne pas connaître. » Promesse tenue.

Dans Dirty Wars, le journaliste Jeremy Scahill, déjà auteur en 2008 d'une enquête sur la société de sécurité Blackwater, montre que tout auréolé de son prix Nobel de la paix, Barack Obama n'a fait qu'amplifier la politique antiterroriste de son prédécesseur, George W. Bush.

Peu au fait des capacités d'action de son pays, Obama recevra, au début de son premier mandat, des cours accélérés d'initiation aux méthodes d'élimination en vigueur.
La leçon aura été retenue par le président américain qui systématisera, partout dans le monde, les opérations secrètes de capture et d'assassinat des ennemis des Etats-Unis par les forces spéciales en dehors de toute procédure judiciaire, mais aussi le recours aux drones pour des frappes préventives dites « particulières » qui feront beaucoup de dégâts parmi les civils.


Politique pyromane

Jeremy Scahill révèle notamment le rôle fondamental conféré au Joint Special Operations Command (JSOC), le centre de commandement des forces spéciales américaines, l'élite de l'élite chargée presque exclusivement de la lutte antiterroriste, une agence d'espionnage autonomisée.
Une machine à tuer à laquelle, dès janvier 2009, Barack Obama donnera « carte blanche » dans sa chasse à l'homme mondiale.
C'est le JSOC qui mènera l'opération d'élimination d'Oussama ben Laden, mais aussi la politique pyromane en Somalie qui finira de livrer le pays aux milices islamistes.

Lors de son discours d'investiture en janvier 2013, Obama avait pourtant annoncé que les Etats-Unis allaient sortir de dix années de guerre.
 « Une décennie de guerre arrive maintenant à sa fin », avait-il juré.

Les Etats-Unis sont en effet sortis de la guerre « visible », la nouvelle doctrine américaine de guerre a imposé une guerre « invisible », mais une guerre totale dans laquelle le monde est désormais un champ de bataille.

Dirty Wars. Le nouvel art de la guerre, de Jeremy Scahill, Lux, 690 p., 28 €.

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