Les agriculteurs ont été accueillis à Bruxelles par la police anti-émeute avec des lances à incendie à quelques mètres du Parlement européen jeudi, alors qu’ils tentaient d’attirer l’attention du Conseil européen en exprimant leur indignation collective face aux politiques vertes de l’UE qui menacent leurs moyens de subsistance.
À Bruxelles, tous les axes routiers menant au Parlement européen sont bloqués par les agriculteurs venus de plusieurs pays d'Europe, dont les revendications sont communes : si le problème n'est pas l'union européenne, où est-il ? pic.twitter.com/BD5ypnoOGT
— Gilbert Collard (@GilbertCollard) February 1, 2024
Lors d’une manifestation inhabituellement mouvementée, même selon les critères de Bruxelles, des incendies de pneus et des blocages de tracteurs ont accueilli les dirigeants européens alors qu’une coalition transnationale de groupes d’agriculteurs descendait dans la rue. Ils sont irrités par les politiques vertes de l’UE, notamment les décrets forçant la mise en jachère des terres agricoles en activité, restreignant l’utilisation d’engrais et limitant la quantité autorisée de bétail, ainsi que par les décrets nationaux, tels que la réduction des subventions sur le carburant diesel, qui sont le résultat direct des engagements de l’UE en faveur du “Net Zero”.
Dans des remarques adressées au Conservateur européen, l’eurodéputé français Thierry Mariani (Rassemblement national-ID) a attribué ce tollé à la volonté des élites européennes de conclure des accords de libre-échange tout en étouffant l’industrie européenne traditionnelle avec une “administration de l’agriculture à la soviétique“, ainsi qu’à la poursuite sans relâche de l’intégration de l’Ukraine dans la politique agricole commune (PAC) de l’Union européenne.
Les agriculteurs ont également dénoncé le fait que l’UE négocie simultanément des accords commerciaux pour permettre l’importation de denrées alimentaires en provenance de pays qui ne sont pas soumis à de telles réglementations. C’est ce qui ressort des récentes négociations sud-américaines, interrompues après que les protestations des agriculteurs français ont convaincu le président Macron de faire volte-face.
Les tracteurs affluent dans la ville depuis le début de la semaine et les agriculteurs ont bloqué les autoroutes autour de Bruxelles dimanche, ce qui n’a pas manqué d’attirer l’attention. Les plus gros contingents de tracteurs ont commencé à affluer sur la place de Luxembourg, devant le Parlement, tôt jeudi matin.
Cette manifestation massive de désobéissance civile a eu lieu alors que les dirigeants européens se rendaient à Bruxelles pour discuter du prochain paquet financier de 50 milliards d’euros destiné à l’Ukraine.
Dès le début de la matinée, des véhicules blindés ont sillonné les rues près du bâtiment du Conseil européen, tandis que les manifestants évitaient le quartier Schumann où se réunissaient les dirigeants de l’UE et concentraient leur attention sur les environs du Parlement, à environ un kilomètre de là.
Alors que les manifestations s’intensifiaient, la police anti-émeute belge s’est heurtée à des agriculteurs dans le forum situé à l’extérieur du Parlement. Les autorités ont répondu avec des lances à eau aux feux de pneus allumés et certains manifestants ont été frappés avec des bouteilles en verre. Les agriculteurs ont tenté à plusieurs reprises de franchir les barricades de la police, mais ils ont été accueillis par des canons à eau.
Une célèbre statue d’un industriel située près du Parlement a été démolie, ce qui a conduit les députés européens de gauche à se rendre immédiatement sur les médias sociaux pour rejeter la responsabilité des troubles de la journée sur “l’extrême droite”, et même sur le gouvernement hongrois.
Parmi les groupes représentés à la manifestation d’aujourd’hui figuraient le groupe agricole italien Coldiretti ainsi que des membres du mouvement néerlandais BBB.
Les orateurs qui se sont exprimés à l’extérieur du Parlement européen ont justifié leur protestation par le nivellement par le bas des prix des denrées alimentaires et par l’austérité verte incessante.
Les agriculteurs devraient rester dans la ville jusqu’au week-end. La vague actuelle de protestations à travers l’Europe devrait s’intensifier dans les mois à venir, à l’approche des élections européennes de juin.
"This is Not the Europe We Want"
— Thomas O'Reilly (@TOR_EuroCon) February 1, 2024
Brussels in gridlock today as protesting farmers shut down the city centre right in time for #EUCO
From CAP, Ukraine, and the green transition, many feel the sector a sacrificial lamb to social engineering
More coming w/ @EuroConOfficial pic.twitter.com/yVMOywDCGF
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