2.000 tonnes. C'est l'appréciation approximative de la quantité de béton qu'il va falloir couler pour l'installation du skatepark éphémère, place de la Concorde, à l'occasion des Jeux olympiques 2024.
Nouvelle preuve que, pour l'organisation de ces Jeux, Paris voit décidément les choses en grand.
Cette décision, prise il y a de longs mois, n'avait pas été rendue publique, et ce n'est que cette semaine que Mediapart s'est chargé de la divulguer. Sans surprise, la nouvelle a créé un certain remous jusque dans la mairie de Paris, où Anne Hidalgo n'avait visiblement pas jugé bon de prévenir ses collègues.
Épreuve de skate aux ##JO place de la Concorde : pour le GIE, il faudra 2.000 tonnes de béton pour des installations très éphémères.
— Aurélien Véron (@aurelien_veron) February 20, 2024
Du béton, oui, mais du béton écolo 🤗 pic.twitter.com/LZURr1LJOG
Aurélien Véron, porte-parole du groupe d'opposition Changer Paris, moque ainsi, sur X, la volonté de la mairie d'utiliser du béton « écolo », comme si les deux termes n'étaient pas quelque peu contradictoires. L'élu n'est pas le seul à déplorer un tel branle-bas de combat pour seulement quelques semaines. David Legoux, président du groupement interprofessionnel (GIP) Skateparks de France, déplore de son côté ce projet fou auprès de Mediapart : « C’est un non-sens environnemental et économique. Ça va aussi à l’encontre de la promesse d’héritage. »
Il n'est en effet nul besoin d'être le porte-parole d'un groupement écologiste pour s'offusquer de l'absence absolue de bon sens que constitue ce programme. Non contents de défigurer la place de la Concorde au moment où des milliers de touristes se seraient certainement fait un plaisir de venir l'admirer, le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (COJOP) de Paris 2024 ne voit ainsi aucunement le problème d'y déverser 2.000 tonnes de béton, un matériau extrêmement polluant. Cette structure éphémère permettrait de réaliser « une expérience unique » au pied d’« un monument iconique (sic) de Paris connu de tous », se défend le COJOP. Si c'est pour les sensations, bien sûr...
Si Anne Hidalgo affirmait fièrement, en 2019, « Les Jeux olympiques seront verts », il semblerait que le maire de Paris, en approchant de la date fatidique, ne doive revoir ses exigences à la baisse... en tentant de le faire discrètement, bien sûr.
Une polémique de plus ou de moins pour éclabousser les Jeux olympiques, finalement, quelle différence cela fait-il ? L'organisation de cette compétition, les Français le savent bien, n'est plus dans les cordes de la France. Paris, méthodiquement saccagée par Anne Hidalgo, n'en sera que plus meurtrie après le passage de ces camions chargés de béton dans ses plus beaux quartiers. Après avoir été en travaux durant des années pour préparer des Jeux que tous redoutent, la ville défigurée mettra des années à revenir à la normale, si tant est qu'Anne Hidalgo se mette en tête de restaurer ce qui aura été ravagé.
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