Louis Aliot, maire de Perpignan, avait depuis longtemps le projet de donner le nom de Pierre Sergent à l'une des rues de sa ville.
C'est un personnage célèbre, ancien élu FN, qui, de plus, est mort dans cette ville. Évidemment, SOS Racisme ne l'entend pas de cette oreille.
À Perpignan, #SOSRacisme saisi le préfet contre la place Pierre Sergent (résistant député des Pyrénées-Orientales) parce qu'il était à l'OAS : que Sopo fasse 1h de route et vienne vite s'occuper des statues de Lénine et Mao à Montpellier ! pic.twitter.com/36vDaUKBsp
— Gilbert Collard (@GilbertCollard) September 27, 2022
Un article ne suffirait pas à énumérer les raisons pour lesquelles Pierre Sergent peut être donné en modèle aux générations actuelles et futures. Alors, tentons quand même un bref résumé.
Résistant à seize ans, dégoûté par la débâcle, la collaboration et les lois antijuives, il est traqué au lance-flammes par les Allemands dans les forêts de Sologne puis participe à la libération de Paris. Pierre Sergent réussit ensuite Saint-Cyr puis, inspiré par l'exemple de son contemporain Hélie de Saint Marc, choisit la Légion étrangère. Il est para en Indochine puis, après un détour dans les compagnies sahariennes, commande une compagnie du 1er REP en Algérie.
Sergent est un homme entier et sensible, qui croit à l'honneur et à la parole donnée. Les raisons qui lui ont fait porter l'étoile jaune à quinze ans par solidarité avec un ami juif seront celles qui le feront basculer dans la clandestinité après le parjure de De Gaulle vis-à-vis de l'Algérie française. Alors, le capitaine d'unité d'élite se fait soldat perdu, participe au putsch, entre dans la clandestinité et dirige l'OAS Métropole. Il est amnistié en 1968 avec les autres soldats perdus, puis devient député FN des Pyrénées-Orientales. Il mourra à 66 ans dans cette même ville.
Que lui reproche SOS Racisme ? L'OAS, bien sûr ! Le reste ne compte pas. Ce qui est amusant, parce qu'il vaut mieux en rire, c'est qu'on n'a pas beaucoup entendu Dominique Sopo sur les statues de Mao ou Lénine à Montpellier (comme le rappelle malicieusement Gilbert Collard) ni sur quoi que ce soit d'autre, à part la condamnation de la droite, pardon, de l'ultra-droite. Louis Aliot aura-t-il bientôt l'honneur d'être qualifié de post-fasciste ? Qui vivra verra.
Ces gens sont évidemment sectaires, mais ce qui est pire, c'est leur médiocrité. Avoir face à soi un adversaire respectable serait mieux, évidemment, mais on fait avec ce qu'on a. Il ne reste plus qu'à espérer que les électeurs ne soient pas dupes d'autant de bêtise et de mauvaise foi.
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