Translate

lundi 14 février 2022

Au pays de Bossuet et de Cyrano de Bergerac, l’éloquence de Valérie Pécresse laisse à désirer…


 
 
 
Gabrielle Cluzel 13 février 2022

Le meeting dominical de Valérie Pécresse devait être son va-tout. Las, elle n’a pas convaincu.

Poussif, malaisant, pénible… les commentateurs enfilent les qualificatifs désobligeants comme des perles sur les réseaux sociaux et les plateaux-télés. 

En duplex sur LCI, un journaliste raconte « qu’au fur et à mesure du discours, on a pu voir quelques dizaines de militants, quelques dizaines de curieux aussi sortir de la salle parce qu’ils trouvaient qu’elle n’était pas assez convaincante, pas assez bonne sur la forme. On a même entendu le mot "chiante"… » 

Si Valérie Pécresse est réputée avoir été bonne élève, en poésie, elle devait gagner tous les points avec l’illustration. Elle tente pourtant quelques martingales qui ont fait leurs preuves : la séquence émotion comme Marine Le Pen, ou le mot-clé grand remplacement, façon Éric Zemmour. 

Rien n’y a fait. Au pays de Bossuet et de Cyrano de Bergerac, l’éloquence et les qualités oratoires sont indispensables à qui veut prétendre à la magistrature suprême. Marine Le Pen, qui cinq ans après traîne encore son débat raté comme un boulet, peut en témoigner. On peut trouver cela bien injuste. Pour gouverner, il vaut peut-être mieux un taiseux connaissant ses dossiers, qu’un acteur lyrique doué pour les numéros de claquettes. Et dans ce registre, ces dernières années, on a déjà donné.

 Celui qui cette semaine l’a soutenue comme la corde soutient le pendu lui reprochant tout à la fois - ce qui est un peu antinomique - de ne pas assez parler de lui et d’avoir évoqué le Karcher, était du bois des grands diseurs. Il s’est révélé petit faiseur. Si Nicolas Sarkozy venait à grincer après cette médiocre prestation, Valérie Pécresse pourrait lui rétorquer que sa cote piteuse dans les sondages est sans doute moins due à sa prestation ratée qu’à ce fameux Karcher, promis mais jamais sorti, au traité de Lisbonne imposé par lui en catimini, qui font peser sur tout le parti aujourd'hui une présomption d’insincérité.

Revenons à Bossuet. Madame se meurt, Madame est morte. Ce meeting avait des allures d’oraison funèbre. Le mot « Valoche » est monté sur les réseaux sociaux, comme un diminutif irrespectueux et comme le contenant à poignée où l’on met ses petites affaires et que l’on boucle avant de s'en aller : Jérôme Rivière, sur Twitter, affirme que « les statuts LR permettent un changement de candidat »  et selon lui, « après un tel échec de Valérie Pécresse la question se posera sans doute dans leur prochain bureau politique… »  Ce serait un tel séisme qu'on peine à l'imaginer. Mais sait-on jamais.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Ici, les commentaires sont libres.
Libres ne veut pas dire insultants, injurieux, diffamatoires.
À chacun de s’appliquer cette règle qui fera la richesse et l’intérêt de nos débats.
Les commentaires injurieux seront supprimés par le modérateur.
Merci d’avance.