Barbara Pompili, qui déclarait récemment qu’il faut « développer massivement les énergies renouvelables », notamment l’éolien « en mer comme sur terre, en trouvant les moyens d’en maîtriser le développement », n’a sans doute pas pu dormir de la nuit en apprenant cette nouvelle.
Sandrine Rousseau aurait même, momentanément, cessé de fabriquer des clitoris en pâte à modeler pour organiser, dans son université, une marche de protestation : pour la première fois, un tribunal vient de reconnaître un « syndrome éolien » et de condamner les exploitants d’un parc éolien à indemniser un couple vivant dans le Tarn.
En 2004, ce couple achète un ancien corps de ferme à Fontrieu, près de Castres, pour vivre au calme, à la campagne. Mais entre 2008 et 2009, six éoliennes sont installées à quelques centaines de mètres de leur domicile : « Au début, nous n’étions pas contre l’implantation des éoliennes […], mais, au fur et à mesure, notre quotidien est devenu cauchemardesque », a confié l’un des plaignants au Figaro. En 2013, un bois, qui faisait écran entre leur propriété et le parc éolien, est coupé. C’est le bouquet !
Les symptômes commencent à apparaître : fatigue, maux de tête, nausées, troubles du sommeil et du rythme cardiaque. Cerise sur le gâteau : le balisage du parc éolien génère des flashs lumineux blancs, particulièrement agressifs. En 2015, le couple n’en peut plus et finit par déménager. Entre-temps, il a saisi la Justice et demandé réparation du préjudice subi, avec le soutien d’une voisine, fondatrice de l’association SOS Danger éolien et du médecin du village, qui voit, chaque jour, défiler dans son cabinet des patients souffrant des mêmes maux.
Un premier jugement, rendu par le tribunal de Castres, considère que les nuisances sont insuffisamment caractérisées, mais la cour d’appel de Toulouse reconnaît la réalité du syndrome éolien. « C’est un soulagement. Vous n’imaginez pas. Notre joie est immense. Notre souffrance est enfin reconnue après tant d’années de procédure judiciaire », confient les plaignants auprès de France Bleu. La Justice étant rapide, il aura fallu plus de six ans pour que le couple obtienne satisfaction. Ils toucheront 100.000 euros d’indemnités, ce que rapporteraient annuellement à la communauté de communes ces fameuses éoliennes.
C’est la première fois qu’un tribunal reconnaît que l’implantation d’éoliennes à proximité d’un domicile a causé une dégradation de l’état de santé de ses habitants et la dévaluation de leur maison. Cette affaire fera-t-elle réfléchir les partisans effrénés des éoliennes ? On peut en douter : les intérêts financiers et politiques sont trop importants. Selon Le Journal de l’Éolien, magazine spécialisé à destination des professionnels, on estimait à plus de 20.000 les emplois directs et indirects éoliens localisés en France, fin 2019, et à 1.000 le nombre de sociétés actives dans le secteur. Sans compter les ressources fiscales pour les communes, départements et régions.
Des habitants ont beau se plaindre, des pêcheurs protester contre l’industrie éolienne, qui compromet sérieusement l’avenir de la pêche artisanale, l’idéologie, dans ce domaine aussi, prend le pas sur le simple bon sens.
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