Décidément, le nouveau monde, annoncé à grand renfort de promesses par celui qui n’était pas encore Jupiter mais seulement le jeune et peu connu encore Emmanuel Macron, ressemble beaucoup à l’ancien.
S’il fallait ne retenir qu’une seule promesse du candidat Macron, la « moralisation » de la vie politique décrocherait la première place.
La loi portée par François Bayrou n’aura été qu’une réponse à l’affaire Fillon.
Car depuis, les choses n’ont guère évolué.
Si le personnel politique s’est beaucoup rajeuni, au point que certains cadres ressemblent plus à de grands collégiens, parfois immatures, qu’à des cadres aguerris, l’intégrité de certains des nouveaux caciques de la nouvelle équipe de dirigeants reste largement à démontrer.
D’ailleurs, cette observation a pu être faite dès les prémices du quinquennat à l’égard des plus éminents représentants de ce nouveau pouvoir et des plus emblématiques soutiens du Président.
Tout avait commencé avec les soupçons de détournements de fonds de l’Union européenne par les maîtres du MoDem, Bayrou, Sarnez et Goulard, en charge des plus hautes responsabilités du gouvernement.
Thierry Solère, un rallié de la dernière heure, après des soupçons de corruption dès les premières heures de la collaboration, au sujet de sa nomination au poste de questeur de l’Assemblée, se vit mis en examen pour fraude fiscale, détournement de fonds publics et trafic d’influence.
Au printemps 2017, Richard Ferrand fut, l’espace d’un mois, ministre de la Cohésion des territoires, puis il démissionna avant d’être, tout récemment, mis en examen du chef de prise illégale d’intérêts.
Faut-il encore rappeler le cas Benalla et celui de Vincent Crase ?
Faut-il se souvenir que la probité de Gérard Collomb est, elle-même, remise en cause ?
Et puis, il y a Laura Flessel, M’Jid El Guerrab, Mustapha Laabid, Jean-Jacques Bridey, Françoise Nyssen, Alexis Kohler, tous visés à un degré ou un autre par la Justice, ce qui semble égaler voire dépasser de cent coudées les pires affres de l’ancien monde.
Tous ces gens sont pourtant soutenus par Emmanuel Macron, fidèle en amitié, qui leur maintient sa confiance pleine et entière.
Richard Ferrand est même toujours au perchoir, ce qui est une première dans l’histoire de la République.
Et puis, il y a le cas de Muriel Pénicaud qui, mine de rien, pourrait être le plus ennuyeux pour le Président.
En effet, une information judiciaire a été ouverte à son encontre pour des soupçons de favoritisme lors de l’organisation de soirées destinées à financer la campagne du futur candidat à la présidentielle…
Et qui sait, si n’existait l’immunité, ce que serait le sort du bénéficiaire de cette possible malversation ?
Comment être surpris, aujourd’hui, de la défiance que le peuple de France, dans sa grande majorité, montre à l’égard de l’exécutif, et plus particulièrement de son chef Emmanuel Macron ?
Comment ne pas comprendre que les griefs portés contre la réforme des retraites (une réforme pourtant nécessaire) masquent quelque chose de plus vaste : un véritable rejet ?
Peut-on sans cesse demander plus d’exemplarité dans l’acceptation des efforts demandés aux travailleurs de ce pays quand on lui donne autant de signe de faiblesse morale et politique ?
Une première réponse sera donnée dans la rue et une seconde, bien plus édifiante, sera produite par le verdict des urnes qui interviendra dans moins de quatre mois.
Jean-Jacques Fifre
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